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 2-9 juillet : Colloque "ce que nous savons des animaux" à Cerisy-La-Salle (50210)

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Bidalinouette
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Bidalinouette


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2-9 juillet : Colloque "ce que nous savons des animaux" à Cerisy-La-Salle (50210) Empty
MessageSujet: 2-9 juillet : Colloque "ce que nous savons des animaux" à Cerisy-La-Salle (50210)   2-9 juillet : Colloque "ce que nous savons des animaux" à Cerisy-La-Salle (50210) Icon_minitime1Ven 25 Juin 2010 - 17:17




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2-9 juillet : Colloque "ce que nous savons des animaux" à Cerisy-La-Salle (50210) Chateau2

Citation:
"
Page mise à jour le 5 juin 2010 "



DU VENDREDI 2 JUILLET
(19 H) AU VENDREDI 9 JUILLET (14 H) 2010




CE QUE NOUS
SAVONS DES ANIMAUX





DIRECTION
:
Vinciane DESPRET (ULG), Raphaël LARRÈRE (INRA)

Avec
le concours de Florence BURGAT, Georges CHAPOUTHIER, Bernard HUBERT et
Isabelle STENGERS


ARGUMENT
:


Si le titre du colloque renvoie au "savoir", c’est
que c'est à sa multiplicité qu'il envisage de s'intéresser: savoirs
savants des éthologistes et des disciplines qui questionnent leur
biologie ou leur univers mental, savoirs pratiques de ceux qui sont
amenés à bien connaître les animaux pour avoir travaillé avec eux,
savoirs enfin que l’anthropologie ou la sociologie apportent sur les
pratiques des uns et des autres.

La rencontre s’organisera autour
des animaux qui produisent et que produisent, cette multiplicité de
pratiques. Un trait les réunit: sauvages, domestiques ou familiers, ce
sont des animaux qui mettent des gens au travail ; ce sont les animaux
des éleveurs, des dresseurs et des animaliers de laboratoire ; ceux que
les scientifiques interrogent sur leurs capacités sociales et cognitives
ou leur "bien-être" ; les animaux des sociologues, des anthropologues
ou des philosophes, quand ces derniers s’intéressent à la manière dont
on les protège, dont on fait société, ou dont on vit (ou pourrait
vivre), autrement, avec eux. En somme, des animaux qui, pour de
multiples raisons, nous importent ou importent à certains d’entre nous.


CALENDRIER
PROVISOIRE :


Vendredi 2 juillet
Après-midi:
ACCUEIL
DES PARTICIPANTS


Soirée:
Présentation du Centre,
des colloques et des participants


Samedi 3 juillet
Matin:
Vinciane
DESPRET & Raphaël LARRÈRE:
Introduction

Ce
que peuvent les animaux: les dispositifs qui rendent intéressants (les
animaux et leurs scientifiques)

Yves CHRISTEN: Un
nouveau regard sur l'intelligence animale: passer de la mise en demeure à
la prise en compte de leurs intérêts

Après-midi:
Thierry AUBIN: Le
chant des oiseaux: une communication sophistiquée
Pascal PICQ:
L’origine de l’Homme entre animalité et humanité


Dimanche
4 juillet

De trente-six manières de faire
société

Matin:
Catherine LARRÈRE:
L'animalité et l'exploration des possibles
Emilie HACHE:
Ce/ux à quoi nous tenons

Après-midi:
Jérôme MICHALON:
Les animaux pansent-ils? Comment rendre compte des effets thérapeutiques
du contact animalier
Isabelle MAUZ & Coralie
MOUNET:
Le rapport aux loups: un jeu sur la distance? Le
cas du suivi scientifique de la population de loups en France

Soirée:
Film
de l’IRD sur la manière dont un village Camerounais "fait société" avec
les insectes


Lundi 5 juillet
Questions
de bien-être

Matin:
Alain BOISSY: Ce
que ressentent les animaux, ou comment l'éthologie cognitive permet
d'accéder aux émotions de l'animal et mieux comprendre son bien-être
Xavier BOIVIN: De
la docilité à la relation homme-animal d'élevage: le point de vue de
l'animal

Après-midi:
Georges CHAPOUTHIER:
Les désarrois du chercheur face à l’expérimentation animale
Dalila BOVET: Des
babouins aux perroquets: ce que les animaux ayant participé à mes
expériences m’ont appris


Mardi 6 juillet
L'équitation,
une affaire entre les hommes et les chevaux
(journée
organisée par Bernard HUBERT)
Matin:
-
Visite du Haras de Saint-Lô (monte académique)
- Rencontre des
dresseurs

Après-midi:
- Visite du manège "L’équitation
autrement" de Saint-Sébastien de Raids (dressage alternatif)

Soirée:
Faire
répondre les oiseaux (Les réponses territoriales chez les oiseaux, avec
Thierry AUBIN)


Mercredi 7 juillet
Connaissances
mineures (Inappropriated others knowledges)

Matin:
Donna HARAWAY:
Bien vivre et bien mourir avec les créatures de l'empire: glaner des
passés et des futurs dans l'épaisseur des temps présents (Living and
Dying Well with Creatures of Empire: Gleaning Pasts and Futures in
Thickened Presents) (1ère partie)
Jocelyne PORCHER:
Une sociologie de l’animal au travail

Après-midi:
DÉTENTE


Jeudi
8 juillet

Connaissances mineures (Inappropriated
others knowledges)

Matin:
Donna HARAWAY:
Bien vivre et bien mourir avec les créatures de l'empire: glaner des
passés et des futurs dans l'épaisseur des temps présents (Living and
Dying Well with Creatures of Empire: Gleaning Pasts and Futures in
Thickened Presents) (2ème partie)
Vinciane DESPRET &
Raphaël LARRÈRE:
Savoirs profanes? Ou savoirs pratiques? Les
amateurs comme ceux qui aiment et qui connaissent (avec les
participants souhaitant présenter leur travail et leurs animaux
)

Après-midi:
Catherine MOUGENOT &
Lucienne STRIVAY:
L’échiquier des tricheurs ou l’incroyable
expansion d’un lapin casanier
Eric BARATAY: Une
histoire du côté de l’animal est-elle possible?

Soirée:
Atelier
d'éthologie

Petite pratique éthologique des animaux
d’élevage: autour des films tournés en élevage par les étudiantes de
Jocelyne Porcher, nous tenterons un exercice d’éthologie des vaches et
des cochons, de construire des éthogrammes, de s’exercer à voir ce qui
n’est pas normalement perçu et d’explorer collectivement les
interprétations


Vendredi 9 juillet
Matin:
Georges
CHAPOUTHIER, Vinciane DESPRET, Bernard HUBERT, Raphaël LARRÈRE &
Isabelle STENGERS:
Conclusions des travaux par l'ensemble du
comité scientifique

Après-midi:
DÉPARTS


RÉSUMÉS
:


Thierry AUBIN: Le chant des oiseaux: une
communication sophistiquée

Les oiseaux sont des animaux
vivant dans un univers essentiellement acoustique. En effet, les chants
et cris qu’ils échangent jouent un rôle fondamental dans
l’accomplissement de fonctions vitales: identification, positionnement
dans l’espace, coordination des activités de groupe, avertissement d’un
danger, intimidation. Ces différents messages peuvent être codés dans le
même signal qui assure, par exemple, simultanément la reconnaissance de
l’espèce, du groupe, du sexe, de l’individu. Chez certains oiseaux,
appelés oiseaux chanteurs, les chants ne sont pas innés mais appris, et
sont ainsi à l’origine "d’accents" régionaux, les dialectes. En raison
de la sophistication du codage des vocalisations, qui peut être basé sur
une syntaxe complexe de "notes", les oiseaux sont capables d’établir
des communications référentielles, indiquant par exemple aux autres
membres de leur groupe la nature précise d’un prédateur: rapace, félin,
serpent. Les très récentes études portant sur les réseaux de
communications qui s’établissent au sein de groupe d’oiseaux permettent à
certains auditeurs discrets d’espionner les échanges acoustiques de
leurs congénères... et d’en tirer bénéfice. Ces différentes performances
vocales des oiseaux ne seraient pas possibles sans un développement
très important d’aires cérébrales adaptées à la production et à la
réception des sons.

Eric BARATAY: Une histoire du côté de
l’animal est-elle possible
?
L'histoire des
animaux, développée depuis les années 1980, est en réalité une histoire
humaine des animaux, qui s'intéresse aux dispositifs intellectuels,
psychologiques, économiques, sociaux déployés par les hommes et les
sociétés dans leurs relations aux animaux, et qui met de côté ceux-ci,
en les considérant et en les traitant comme des objets permettant des
actions humaines, mais pas comme des sujets. L'histoire que je construis
actuellement entend donner à l'animal un statut de sujet et d'acteur
agissant, influençant les humains, et donc lui octroyer une place de
"héros" au centre de sa propre histoire. Il s'agit pour l'historien de
se déporter du côté de l'animal, d'abandonner le référent humain pour
adopter le sien, de manière à saisir comment il vit, subit, réagit à
l'histoire, notamment les grands événements historiques (des guerres à
la révolution industrielle en passant par la constitution de la famille
moderne) dans lesquels il est enrôlé, entraîné, utilisé, transformé, en
insistant donc sur ce qui lui arrive et sur ce qu'il fait. On peut aussi
essayer de se mettre à la place de l'animal, dans sa peau, pour saisir
ses manières de percevoir, d'agir ou de réagir. Mais comment écrire
cette histoire? Elle suppose de traquer des documents peu utilisés par
les historiens, comme les traités vétérinaires ou les textes des
naturalistes, et qui livrent des informations sur le vécu des bêtes, de
lire ces documents en retournant la position d'observation et le
référent habituels, de les exploiter en utilisant des lectures
éthologiques favorables aux animaux, c'est-à-dire leur accordant
beaucoup, pour pouvoir voir et décrypter, dans la mesure du possible,
leurs situations, leurs comportements, leurs réactions. C'est ce
dispositif épistémologique et méthodologique qui sera présenté et soumis
à discussion.

Alain BOISSY: Ce que ressentent les
animaux, ou comment l'éthologie cognitive permet d'accéder aux émotions
de l'animal et de mieux comprendre son bien-être

Les
préoccupations en matière de bien-être animal reposent sur l’acceptation
que les animaux sont des êtres sensibles et, donc, qu’ils peuvent
ressentir des émotions. Malheureusement, du fait de l’absence de langage
verbal, le vécu émotionnel de l’animal est peu accessible et son étude
scientifique est rendue délicate. L’anthropomorphisme surgit alors comme
un stigmate qui biaise souvent l’étude du monde affectif des animaux.
En outre, la mesure du bien-être des animaux s’est généralement limitée à
des indicateurs de stress sans pour autant les relier à l’existence
d'états affectifs de bien-être. Il est par conséquent nécessaire de
passer de la simple description des comportements de l’animal à la
compréhension de ses propres états affectifs.
Pour décrypter les
émotions que peut ressentir un animal, nous nous sommes inspirés
d’approches développées en psychologie humaine. Selon ces approches, une
émotion est déclenchée par l’évaluation de la situation que l’individu
entreprend de manière systématique sur la base de processus cognitifs
élémentaires, et c’est la combinaison de ces processus cognitifs, qui
détermine la nature même de l’émotion. Nous avons alors cherché à
montrer que ces processus cognitifs sont également pertinents pour
l’animal. Ainsi, des agneaux évaluent les caractéristiques intrinsèques
de l’événement, à savoir son caractère soudain, connu et prévisible. Ils
sont également capables de construire des attentes, et réagissent si la
situation ne répond plus à leurs propres attentes. Les agneaux sont
aussi doués d’anticipation, et le fait de prévoir, voire de pouvoir
contrôler l’événement, module leurs réactions. Enfin, ils tiennent aussi
compte du contexte social dans lequel survient l’événement, pour
réagir. En combinant ces processus cognitifs, nous sommes alors en
mesure de définir des types d’émotions que les agneaux peuvent ressentir
sur la base des combinaisons identifiées chez l’homme: émotions
négatives, telles que la peur, la colère, voire la honte, ou positives,
telles que le plaisir ou la joie.
Si des processus cognitifs simples
sont à l’origine des émotions, les émotions peuvent en retour influencer
les processus cognitifs. De nombreux travaux en psychologie montrent
combien une émotion peut momentanément biaiser la manière dont l’homme
évalue la situation, apprend et mémorise de nouvelles informations. Là
encore, de tels biais cognitifs existent également chez l’animal.
Actuellement, nous cherchons à savoir si l’accumulation d’émotions peut
modifier de manière durable les fonctions cognitives (perception
optimiste vs pessimiste) de l’animal et, par voie de conséquence,
instaurer chez ce dernier un état persistant de bien-être ou de
mal-être. En conclusion, l’étude des relations entre émotions et
capacités cognitives des animaux ouvre de nouvelles perspectives qui
visent, premièrement, à mieux comprendre le bien-être des animaux, et,
deuxièmement, à développer à terme avec les filières des techniques
d’élevage qui, non seulement réduiraient les émotions négatives des
animaux, mais surtout solliciteraient leurs émotions positives, et
contribueraient ainsi à améliorer véritablement leur qualité de vie.

Xavier
BOIVIN: De la docilité à la relation homme-animal d'élevage: le point
de vue de l'animal

La domestication des animaux peut se
définir comme le processus par lequel une population animale devient
adaptée aux contraintes imposées par l’environnement humain par des
changements génétiques et par des événements environnementaux se
produisant pendant le développement et se reproduisant à chaque
génération. L’acceptation de la proche présence de l’homme et de la
manipulation est encore un de ses enjeux essentiels en terme de
production, de travail, de sécurité, pour l’éleveur d’aujourd’hui
confronté à de plus en plus d’animaux à élever et de moins en moins de
temps à leur consacrer. Eliminer les animaux difficiles, renforcer les
outils de contention, dresser ou forcer les animaux à obéir, utiliser la
ruse ou un chien sont souvent les stratégies classiques tentées pour
pallier le caractère difficile de certains animaux ou troupeaux.
L’éleveur d’aujourd’hui en France est dans le paradoxe de dire que le
temps et la présence sont nécessaires à une bonne relation homme-animal
mais qu’il n’a plus le temps de le faire. L’amélioration de
l’organisation du travail est un élément essentiel pour trouver des
solutions viables. Mais la meilleure compréhension du développement des
relations homme-animal et de la perception de l’homme et de
l’environnement de manipulation par l’animal est également absolument
nécessaire. Sur la base de courtes séquences vidéo, et de résultats de
recherche essentiellement sur les bovins, nous explorerons rapidement la
manière et les facteurs (génétiques et ontogénétiques) dont les
biologistes se sont emparés de cette problématique au cours de ces
dernières années.

Dalila BOVET: Des babouins aux
perroquets: ce que les animaux ayant participé à mes expériences m’ont
appris

L’éthologue doit non seulement intéresser ses
congénères (pairs, pouvoir public, grand public) à ses recherches, mais
aussi intéresser les animaux qui sont les sujets de son expérience. Dès
le début de ma thèse, j’ai constaté que les récompenses alimentaires
étaient insuffisantes pour motiver les babouins ayant mieux à faire:
ainsi, deux femelles ont cessé de participer à mes tests pendant
qu’elles avaient un petit en bas âge, l’une d’elle allant jusqu’à
développer des stratégies sophistiquées pour avoir la paix. Par la
suite, j’ai testé des macaques grâce un système entièrement automatisé;
n’ayant guère d’autres distractions, ces singes pouvaient travailler des
heures chaque jour sans aucune intervention de ma part... Cependant les
chimpanzés que nous avons tenté d’habituer à travailler dans les mêmes
conditions se mettaient en grève ou détruisaient le matériel si l’on
supprimait la présence et les félicitations de l’expérimentateur. J’ai
retrouvé ce problème chez les perroquets avec lesquels je travaille
actuellement: eux aussi montrent des performances variables en fonction
de leur motivation ou du type de récompense, ou encore apprennent les
mots que nous utilisons dans nos interactions sociales plus facilement
que les noms des objets que nous tentons de leur enseigner. Mais c’est
peut-être au moment où ils nous exaspèrent le plus que nos animaux ont
le plus à nous apprendre...

Georges CHAPOUTHIER: Les
désarrois du chercheur face à l’expérimentation animale
A
travers son expérience personnelle de chercheur travaillant sur des
animaux vivants, principalement des rongeurs, et en s’appuyant sur de
nombreux exemples concrets, tirés de rencontres ou d’observations
effectuées durant sa formation d’étudiant comme durant sa carrière de
chercheur, l’auteur montrera comment sont intervenues, au cours de sa
vie, dans sa conception de l’animal aussi bien que dans sa pratique
scientifique, les trois grandes philosophies qui sous-tendent les
rapports de l’homme à l’animal: l’animal humanisé, l’animal-objet et
l’animal-être sensible.

Yves CHRISTEN: Un nouveau regard
sur l'intelligence animale: passer de la mise en demeure à la prise en
compte de leurs intérêts

Les dernières décennies ont permis
l’émergence d’idées nouvelles sur le monde mental des animaux.
Pratiquement tous les "propres de l’homme" supposés se sont avérés plus
ou moins largement partagés avec d’autres espèces: faculté de raisonner,
de compter, de créer, de comprendre des langages humains, de vocaliser
(y compris des langages humains), d’imiter, d’être conscient du monde et
de soi, de suivre des règles morales, d’avoir une riche vie sociale et
une théorie de l’esprit, de fabriquer des outils, d’élaborer des
cultures, de suivre des traditions, etc. La déconstruction d’une idée
ultra valorisante et privilégiée de l’humain s’accompagne non seulement
de la reconnaissance du fait que les autres vivants sont, d’une certaine
façon, "comme nous", mais aussi, et peut-être surtout, qu’ils possèdent
des mondes mentaux originaux. Les recherches sur le bonobo Kanzi et
quelques autres ont initié une approche nouvelle, plus satisfaisante sur
le plan éthique mais aussi plus riche en promesses de découvertes,
consistant à ne pas se satisfaire de la mise en demeure qui caractérise
l’approche expérimentale classique en psychologie animale. En faisant
vivre la bête dans un système plus ouvert, plus libre, en lui donnant
l’opportunité d’exprimer des facettes imprévues de sa pensée, on en
vient non seulement à renoncer à des dogmes hérités du behaviorisme ou
d’autres modes de pensée périmés, mais aussi à découvrir des facettes
inconnues de la vie mentale. L’histoire actuelle et future de l’étude de
l’intelligence animale peut ainsi se décliner en trois phases: 1) la
découverte de compétences cognitives animales antérieurement connues
chez l’humain, conduisant à la reconnaissance de l’inexistence de
différences intrinsèques entre l’homme et le reste du monde vivant ;
c’est la phase qui s’achève aujourd’hui ; 2) l’identification ou la
reconnaissance de capacités cognitives (métacognition, capacité de la
mémoire à gérer le futur et pas seulement le passé, etc.) chez l’humain
après leur découverte chez l’animal ; c’est la phase qui débute
actuellement ; 3) la connaissance des mondes mentaux propres à d’autres
espèces animales en approchant l’univers de leur point de vue sur le
monde sans référence obligée à l’humain; cette approche de la
subjectivité ne doit pas être, par principe, considérée comme
inaccessible à la science, notamment par le moyen de nouveaux outils
comme l’imagerie cérébrale.

Dona HARAWAY: Living and
Dying Well with Creatures of Empire: Gleaning Pasts and Futures in
Thickened Presents
Thinking with pigs (feral pigs and
Tamspot hybrid pasteur-raised pigs in California) and with Churro sheep
in the Navajo Sheep Project in the US Southwest, this paper asks how
both indigenous and colonial multi-species transplants, human and not,
are shaping ways of living and dying together that deserve a future. How
are both people and other animals, who were all shaped as subjects of
history in times of genocidal conquest and multispecies destruction,
building "companion species" relations in the 21st century that, in
Deborah Bird Rose's terms, face those who came before so as to leave the
marks of care to those who come after? The term "companion species"
ensures remembering the root, "cum panis"— who are at table together and
who is on the menu? What might "cosmopolitics" (making available and
the table manners of the polis/oikos) taste like here? I remember
bioanthropologist Barbara Smuts teaching us that co-presence is about
someone we taste, not someone we use. What can that mean for pigs,
sheep, and their people?

Dona HARAWAY: Bien vivre et bien
mourir avec les créatures de l'empire: glaner des passés et des futurs
dans l'épaisseur des temps présents

Penser avec les cochons
(des cochons sauvages et les hybrides Tamspot de l’élevage pastoral en
Californie) et avec les moutons Churros dans le Projet "Moutons Navajo"
du Sud-ouest des Etats-Unis, cet exposé interrogera la manière dont des
transplants multispécifiques tant indigènes que coloniaux, humains et
non-humains, forgent des manières de vivre et de mourir ensemble qui
méritent un avenir. Comment, tant les gens que les autres animaux, qui
ont tous été façonnés comme sujets d’histoire aux temps des conquêtes
génocidaires et des destructions multispécifiques, construisent-ils des
relations d’"espèces compagnes" au XXIe siècle, des relations, si je
reprends les termes de Deborah Bird Rose, auxquelles sont confrontés
ceux qui sont venus avant, de telle sorte à laisser des marques de souci
à l’égard de ceux qui viennent après? Le terme "espèces compagnes"
garantit la persistance de la racine du terme 'cum panis" — qui est
ensemble à la même table et qui est au menu? Quel goût pourraient avoir,
dans ce cadre, des cosmopolitiques, dans le geste de rendre disponible
et de créer les manières de table du polis/oikos? Je me souviens que la
bio-anthropologue Barbara Smuts nous a appris que la co-présence est
toujours avec quelqu’un que nous goûtons, pas avec quelqu’un que nous
utilisons. Qu’est ce que cela peut signifier alors pour des cochons, des
moutons et pour leurs gens?

Catherine LARRÈRE:
L'animalité et l'exploration des possibles

Peut-on dire à la
fois que les animaux ne sont pas des machines, et que les machines,
sans être tout à fait des animaux, ont un devenir animal? L’énigme peut
être résolue si l’on prend le fil conducteur suivant: la thèse des
animaux machines n’est pas une thèse ontologique mais une thèse
praxéologique, elle ne dit rien sur ce que sont les animaux, elle dit
comment se conduire avec eux: dans la connaissance, dans l’action
technique, et dans les rapports sociaux, ou moraux.
C’est donc de ces
trois points de vue (connaître, fabriquer, entrer en société) que nous
étudierons les rapports entre les machines et les animaux. Cela nous
conduira à une interrogation sur les corps et sur ce que nous pouvons
savoir de leurs possibilités. C’est en sortant du dualisme et en
changeant de modèle du corps que nous pourrons comprendre l’inversion de
perspective: la machine n’explique pas l’animal, c’est l’animal qui
peut servir d’horizon à la machine.

Isabelle MAUZ &
Coralie MOUNET: Le rapport aux loups: un jeu sur la distance? Le cas du
suivi scientifique de la population de loups en France

La
question de la distance entre hommes et animaux est récurrente dans les
conflits autour des loups et présente dans maints travaux de SHS
abordant la question du "vivre ensemble" de l’homme et de l’animal. Ce
constat nous a conduites à enquêter sur les modes de négociation et de
mise à l’épreuve de la "bonne distance" entre hommes et loups. Nous
rendrons compte de la partie de notre enquête effectuée auprès de
personnes chargées du suivi scientifique des loups. Longtemps, ce suivi a
eu pour but de documenter la dynamique de la population de loups, en
recourant à un protocole d’analyse non invasive dont la rigueur est
fondée sur l’impossibilité, pour les biologistes, de remonter aux
animaux: la distance est ici maximale à l’animal. Plus récemment, un
programme a été élaboré afin de mieux connaître les comportements de
prédation de loups munis d’un collier GPS. Au contact physique direct au
moment de la capture succède ici un suivi individualisé et serré des
animaux. Comment les personnes impliquées dans l’un ou l’autre de ces
modes de suivi et parfois dans les deux vivent-elles et justifient-elles
ces changements de distance avec les loups? En quoi la distance
influe-t-elle sur le contenu et la légitimité des connaissances
produites?

Références
bibliographiques :


Granjou, C. et Mauz, I. (2009).
"Quand l’identité de l’objet-frontière se construit chemin faisant. Le
cas de l’estimation de l’effectif de la population de loups en France". Revue
d’anthropologie des connaissances
, 3, 1 : 29-49.
Mauz, I. et
Granjou, C. (2009). "L'affaire des marmottes de Prapic. Des frontières
familières à l'épreuve d'une expérimentation de contraception animale",
in V. Camos, F. Cézilly, P. Guenancia et J.-P. Sylvestre (éds) Homme
et animal. La question des frontières
. Paris : Éditions Quae.
Mauz,
I. et Granjou, C. 2008. "L'incertitude scientifique explique-t-elle la
défiance? Le cas de la réception des résultats du suivi scientifique du
loup", in P. Allard, D. Fox and B. Picon (éds) Incertitude &
environnement. La fin des certitudes scientifiques
. Ecologie
humaine/Édisud.
Skogen, K., Mauz, I. and Krange, O. (2008). "Cry
Wolf! Narratives of Wolf Recovery in France and Norway". Rural
Sociology
73, 1: 105-133.
Mauz, I. (2007) "Pratiques d'élection",
in V. Despret (éd) Bêtes et hommes, Paris : Gallimard, 126-127.
Mauz,
I. (2006) "Introductions, réintroductions: des convergences, par delà
les différences". Natures, sciences, sociétés. Vol. 14, n°
spécial "gestions durables de la faune sauvage" dirigé par Pierre Migot
et Marie Roué, 3-10.
Mauz, I. (2005) Gens, cornes et crocs.
Paris : Cemagref, Cirad, Ifremer, Inra. 255 p.
Mauz, I. et Gravelle,
J. (2005) "Wolves in the valley. On making a controversy public", in
Latour, B. et Weibel, P. Making things public. Atmospheres of
democracy
. Karlsruhe, Cambridge (MA): ZKM, MIT Press, 370-379.
Mauz,
I. (2002) "Les conceptions de la juste place des animaux dans les Alpes
françaises". Espaces et sociétés, 110-111, 129-145.
Mauz, I.
(2002) "L'arrivée des loups dans les Alpes françaises et la
transformation des rapports au sauvage". Le Monde Alpin et Rhodanien,
199-213.
Mounet C. (2008) "Vivre avec des animaux "à problème". Le
cas du loup et du sanglier dans les Alpes françaises", Revue de
Géographie Alpine
, tome 96, n°3, pp. 55-64.
Mounet, C. (2007) Les
territoires de l’imprévisible. Conflits, controverses et "vivre
ensemble" autour de la faune sauvage. Le cas du loup et du sanglier dans
les Alpes françaises
. Thèse de doctorat de géographie. Université
Joseph Fourier. Grenoble.
Mounet C. (2006) "Le monde agricole
confronté au loup, au sanglier et à leurs partisans: un conflit d’usage
et de représentation", Revue de Géographie Alpine, n°4, pp. 89 -
109.

Jérôme MICHALON: Les animaux pansent-ils?
Comment rendre compte des effets thérapeutiques du contact animalier

Pratique
relativement récente, le soin par le contact animalier connaît, dans le
monde occidental, un développement important. Qu’on les nomme "Pet
Therapy", "Zoothérapie", "Animal Assisted Therapy" ou encore "Médiation
Animale", ces pratiques ont en commun de mettre en relation des animaux
(chiens, chats, chevaux, — plus rarement — dauphins) et des humains en
situation de souffrance psychologique et/ou physique. Cette mise en
relation, qui peut être aussi bien verbale que corporelle, a pour
objectif de produire chez ces personnes des effets bénéfiques. Elles ont
également en commun de poser à celles et ceux qui s’y intéressent un
certain nombre de questions à la fois sur la réalité de ces effets
(comment les mesurer?), sur leur qualification ("thérapeutique"?
"récréationnel"? "accompagnement"?), et sur le rôle de l’animal dans
leur production (est-il actif? son influence est-elle directe ou
indirecte?). Toutes les personnes impliquées dans le soin par le contact
animalier sont travaillées par ces interrogations. D’autant plus
qu’elles peuvent difficilement se reposer sur un savoir scientifique
peinant à expliquer les mécanismes de cette relation. En effet,
l’interaction avec l’animal à but thérapeutique a donné lieu à de
nombreuses recherches au cours des dernières décennies, qui n’ont pas
réussi à produire des savoirs stabilisés. Sans doute parce cet objet
hybride met radicalement à l’épreuve certaines conception du faire
science. En partant d’expériences concrètes (observées ou rapportées),
il sera question de voir comment les acteurs rendent compte de la
complexité de la relation qui s’établit entre un animal, un thérapeute
et un "patient", et produisent ainsi un discours inédit sur l’animal. Un
discours qui, entre l’animal placebo ("le dispositif fait tout") et
l’animal magique ("l’animal fait tout"), refuse de choisir son camp.

Catherine
MOUGENOT & Lucienne STRIVAY: L’échiquier des tricheurs ou
l’incroyable expansion d’un lapin casanier
Le lapin européen
est une espèce d’une prolificité légendaire et cela pourrait suffire à
expliquer sa formidable expansion à travers le monde. Pourtant, il est
rarement dit qu’Oryctolagus cuniculus est aussi sédentaire au dernier
point. Si on peut sans nul doute, en certains lieux, le classer parmi
les espèces envahissantes, cela n’a pu advenir que grâce à l’assistance
obstinée des humains. Les tribulations du lapin sont marquées de
captures, rencontres et bifurcations, soit une collection d’épisodes
pris entre invention et violence destructrice et qu’une logique linéaire
ne permet pas de décrire. Elles sont pour nous un exemple-type de ces
proliférations que nous évoquons à travers des nœuds de relations hommes
- techniques – nature et qui expriment la pluralité des modes
d’existence du vivant.

Pascal PICQ: L’origine de l’Homme
entre animalité et humanité

Une interrogation:
lorsque j’ai commencé mes études pour devenir paléoanthropologue, alors
que j’étais diplômé de physique théorique, je n’ai pas compris pourquoi
on ne me disait rien des singes. On disait que "l’Homme descendait du
singe" et qu’il y avait un processus d’hominisation. Quand
l’arrogance de l’ontologie piétine les principes de la systématique.
Une
expérience
: Certains traits anatomiques du crâne de nos ancêtres — Homo
erectus, Neandertal
— étaient considérés comme bestiaux. On a fait
des expériences avec des macaques et des babouins et, que ce soient pour
eux ou nos ancêtres, la bestialité s’est évanouie. Des bienfaits de la
démarche objectiviste.
Un constat
: il ne faut pas toucher aux
origines. Darwin se faisait l’effet d’avouer un meurtre et son jeune
disciple John Romanes, affirme que "la psychologie du singe" est déjà
humaine. Aujourd’hui, tandis que Frans de Waal montre combien les singes
sont humains, le paléoanthropologue, qui ose toucher à nos origines
communes avec les chimpanzés, est fustigé comme le plus bête des
anthropologues. Il est vrai que je n’ai pas compris ce qu’on me disait
de l’homme. Alors je suis allé du côté de nos frères d’évolution et "ce
que nous savons d’eux" arrive, enfin, à rendre Homo sapiens
intelligible. Darwin avait raison, n’y a-t-il plus de grandeur...

Références
bibliographiques :


Pascal Picq. Les Origines de
l’Homme expliquées à nos petits enfants
, Seuil, 2010.
Pascal
Picq. Le Monde a-t-il été crée en sept jours ?, Perrin, 2009.
Pascal
Picq et Philippe Brenot. Le Sexe, l’Homme et l’Evolution, Odile
Jacob, 2009.
Pascal Picq. Darwin et l’évolution expliqués à nos
petits enfants
, Seuil, 2009.
Picq Pascal et coll. La plus
belle Histoire du Langage
, Seuil, 2008.
Picq Pascal. Les
Animaux amoureux
(Photos d’Eric travers), Le Chêne, 2007.
Picq
Pascal. Lucy et l’Obscurantisme. Odile Jacob, 2007.
Picq
Pascal. Nouvelle Histoire de l’Homme. Perrin, 2005.
Picq
Pascal, Lestel Dominique, Desprêt Vinciane et Herzsfeld Chris. Les
Grands Singes : l’humanité au Fond des Yeux
. Odile Jacob, 2005.
Pascal
Picq et Hélène Roche. Les premiers outils : les origines de la
Culture
. Paris, Le Pommier/La Cité des Sciences, 2004.
Pascal
Picq et François Savigny. Les Tigres. Paris, Odile Jacob, 2004.
Pascal
Picq. Au commencement était l’homme. Paris, Odile Jacob, 2003.
Pascal
Picq, Michel Serres et Jean-Didier Vincent. Qu’est-ce que l’humain ?,
Paris, Le Pommier, 2003.
Pascal Picq et Yves Coppens. Aux
Origines de l’humanité
. 2 volumes. Paris, Fayard, 2001.

Jocelyne
PORCHER: Une sociologie de l’animal au travail

L’étude des
relations entre humains et animaux domestiques fait l’impasse sur ce qui
est pourtant à la source de nos liens, à savoir le travail. Pour les
animaux d’élevage, l’environnement "naturel", c’est le
travail. Les animaux d’élevage vivent en effet dans deux mondes: leur
monde propre de cochon ou de vache et le monde humain du travail dans
lequel ils sont plongés dès leur naissance et avec lequel ils doivent
composer. Les résultats de trois études menées dans des élevages de
vaches laitières, porcs plein air et sangliers de parcs animaliers,
respectivement en 2007, 2008 et 2009, ont montré que les animaux ne sont
pas de purs objets du travail, poussés par l’instinct et par le
conditionnement; ils collaborent au travail de leurs éleveurs.
Toutefois, le niveau de collaboration des animaux dépend du système de
production et des possibilités qui leur sont laissés d’exprimer leur
potentiel cognitif et affectif. Bien au-delà donc des comportements et
des besoins "naturels" des animaux d’élevage, ceux-ci parce qu’ils sont
impliqués dans le monde du travail et que, dans les faits, ils
s’engagent individuellement et collectivement dans le travail, ont un
besoin qui n’est absolument pas pris en compte, ni par les filières, ni
par les théories du "bien-être animal", c’est un besoin de
reconnaissance.

Références bibliographiques :

Porcher
J., Tribondeau C., 2008. Une vie de cochon. Editions La
Découverte.
Despret V., Porcher J., 2007, Etre bête. Editions
Actes Sud.
Porcher J., 2002, Eleveurs et animaux, réinventer le
lien
. PUF.




Avec le
soutien de l'INRA,
de la Faculté de Philosophie et Lettres de
l'Université de Liège

et l'aide du Patrimoine de l'Université
de Liège (Belgique)

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