Bidalinouette Admin
Age : 46 Localisation : Stembert, Belgique Végétarien? Végétalien? Végan? Omnivore? : Vegan Vos animaux : Grisou, Kumquat, Savannah, Noursonne, Eden, Roméo, Foly et les 3 bb les pouics, Noisette la pinou Humeur : Sauveuse de ptit pouics et autres Emploi/loisirs : Cherche un emploi Nombre de messages : 3793 Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: Intelligence des animaux "de ferme" Mar 29 Déc 2009 - 21:18 | |
| Magazine "CA M'INTERESSE" - N° 324 - FEVIER 2008 - Pages 70, 71, 72 > - ANIMAUX > > Vaches, cochons, poulets... ne sont pas tous des ânes. Les > scientifiques nous en apportent la preuve. > A LA FERME, LES ANIMAUX FONT LES MALINS. > Texte : Antonio Fischetti - Illustrations : Annick Le Hène > > Le Salon International de l'Agriculture ouvre ses portes le 23 Février > à Paris. On y soumet les bêtes à toutes sortes de concours, sauf de > QI. Et pourtant ... > Quand on dit de quelqu'un qu'il a un regard bovin ou qu'il obéit comme > un mouton, on ne flatte assurément pas son intelligence. Il faut > avouer que le langage > commun fait des animaux de ferme des parangons de bêtise. Mais > sont-ils vraiment aussi bêtes qu'on le prétend ? Les biologistes qui > les étudient sont > catégoriques. Non, les animaux de ferme ne sont pas idiots. La preuve, > ils savent reconnaître individuellement leurs congénères, apprendre > des tâches ou encore > mémoriser des lieux. Plutôt que d'employer le mot "intelligence" - > trop vague - les scientifiques préfèrent parler de "capacités > cognitives". Chaque animal a ses > spécialités, qui correspondent à son mode de vie. Ceux qui nouent de > forte relations de groupes, comme les vaches ou les moutons, excellent > dans la reconnaissance > de leurs semblables. Ceux qui ont besoin d'explorer leur territoire, à > l'instar des porcs ou des poules, sont doués pour l'apprentissage. Et > tous sont capables de > ressentir des émotions (plaisir, frustration, excitation...). > Lesquelles émotions, loin d'être bêtement "mécaniques" découlent de la > façon dont les animaux perçoivent > et se représentent leur environnement. > > Même l'Europe se préoccupe du "bien-être de ces êtres sensibles". > La reconnaissance de l'intelligence des animaux de ferme a des > répercussions concrètes. La règlementation européenne demande > désormais de tenir compte du > "bien-être des animaux en tant qu'êtres sensibles". [...] > > LE COCHON : APPREND VITE ET BIEN > Marc Vandenheed, professeur d'éthologie à l'université de Liège, est > formel : "On peut dresser facilement un porc, en le conditionnant par > exemple à s'asseoir à l'écoute > d'un mot particulier. Le porc s'apprivoise, mais on le sait peu car on > n'a pas l'habitude de le faire." Ce que confirme Caroline Dubois, > responsable de l'association > Groingroin (http://www.groingroin.org). [...] Par un système de > récompense, un porc est capable d'apprendre les mêmes choses qu'un > chien. Et même plus vite, souligne > Caroline Dubois. Un porc répond naturellement à son nom, et il suffit > de 5 minutes pour lui apprendre à s'asseoir. Avec ses pattes et son > groin, il peut même ouvrir un > tiroir ou une porte fermée au verrou." Plus surprenant, il apprend > facilement la propreté. En effet, à l'état naturel, il défèque > toujours au même endroit. Celui qui a la > réputation d'être le plus sale est donc le plus propre des animaux de > ferme : Mais quel rapport avec l'intelligence ? "Ce comportement a une > forte composante innée, mais > il exige une perception de l'espace plus complexe que pour l'animal > qui défèque n'importe où", explique Marc Vandenheed. > > LE POULET : UN CHAMPION A CACHE-CACHE > Lucia Regolin et Giorgio Vallortigara, respectivement chercheurs à > l'université de Padoue et d'Udine (Italie), sont des spécialistes de > l'intelligence du poulet. Ils se sont > livrés à de nombreux tests et ont, par exemple, conditionné l'animal > à reconnaître un objet (un triangle rouge). Puis ils ont, > partiellement ou entièrement, caché ce triangle > derrière un autre objet (un rectangle noir par exemple). Question : le > triangle rouge est-il encore là ? La réponse est oui. Le poulet a > compris qu'un objet ne disparaît pas > parce qu'il est plus ou moins caché. Poussant plus loin la complexité, > ils ont ensuite place le triangle rouge derrière un obstacle (une > petite porte). De sorte que le poulet > est obligé de faire un détour pour y accéder. Une fois de plus, le > poulet réussit brillamment l'épreuve. Conclusion : le poulet se fait > du monde environnant une > représentation mentale qui résiste aux variations des apprences > visuelles. "Les capacités visuelles des oiseaux sont comparables à > celles de primates, et dans certains cas > les dépassent", concluent les scientifiques. > > LE MOUTON : UN EXPERT EN PHYSIONOMIE > Que les moutons soient grégaires, ce n'est pas un scoop. Ce qui est > moins connu, ce sont les conséquences cérébrales de cette grégarité. > Il faut d'abord savoir que les > moutons se reconnaissent individuellement. A l'Inra (Institut National > de la Recherche Agronomique) de Tours, le physiologiste Frédéric Lévy > a longuement étudié la > reconnaissance individuelle chez le mouton : "Chaque mouton a sa > signature olfactive, visuelle et auditive. Grâce à ces indices, la > femelle reconnaît son petit dans les > 6 premières heures après la naissance." A l'Institut Babraham de > Cambridge, Keith Kendrick a montré, grâce à des enregistrements de son > activité cérébrale, qu'un mouton > peut mémoriser les photos d'une cinquantaine d'autres moutons. Même > deux ans après l'expérience, il s'en souvient encore, comme > l'indiquent les pics d'activité dans la > zone de la mémoire située dans le cortex temporal inférieur. D'autres > expériencesz ont révélé qu'un mouton qui a appris à reconnaître la > tête d'un congénère âgé de 3 mois > l'identifie aussi sur une photo prise 2 mois plus tôt - à l'âge d'1 > mois donc. Ce qui implique qu'il a su tenir compte de l'effet de l'âge > ! Encore mieux : un mouton qui > reconnaît la photo d'un autre vu de face est capable de l'identifier > sur une photo prise de profil (alors qu'il ne l'a jamais vu sous cet > angle). Ces résultats montrent qu'un > mouton se fait une représentation mentale très élaborée de chacun de > ses congénères. Preuve, s'il en fallait, que cet animal est > particulièrement adapté à la vie en groupe. > > LA VACHE : SAIT CHOISIR SES COPINES > Difficile, en regardant un troupeau de vaches, d'imaginer à quel point > les liens relationnels y sont structurés. "Les vaches ont des > relations sociales très stables, sougline > Alain Boissy, de l'Inra de Clermont-Ferrand. Et il existe de fortes > affinités entre certaines d'entre elles, qui se traduisent par de > nombreux contacts." Chaque vache a ses > copines, en somme. Dont elle perçoit, en plus - on ne sait pas encore > comment - les émotions. Si une vache est stressée et mange mal, la > présence des copines va la > rassurer. Elle broutera plus et plus calmement : Dans un troupeau, > deux vaches jouent un rôle particulièrement important : celle qui > guide les mouvements du toupeau > (la leader), et celle qui mange toujours la première (la dominante). > Pour Alain Boissy, il ne fait aucun doute que "pour leur bien-être, il > est essentiel de maintenir les > relations sociales entre les vaches". > > LE LAPIN : EST LE ROI DES LABYRINTHES > Sa réputation est davantage liée à ses performances sexuelles que > cérébrales. Et pourtant, "le lapin est doté d'une excellente mémoire > des lieux", affirme Raymond Nowak, > responsable de l'équipe "Comportement, Neurobiologie et Adaptation" à > l'Inra de Tours. Il faut dire qu'à l'état naturel le rongeur vit dans > une garenne truffée de galeries > souterraines qui peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres de > longueur. La femelle s'isole pour construire un nid, le recouvre, puis > rend visite à ses petits une fois > par jour. Autant dire qu'elle a intérêt à avoir une bonne mémoire de > l'espace pour s'y retrouver. A quoi cela sert-il en élevage ? "Pour > l'instant, en l'absence de > réglementation, les lapins sont élevés dans des clapiers individuels > pour des raisons de commodité. Mais on se demande s'il ne serait pas > préférable, pour leur bien-être, > de les placer en clapiers collectifs", explique Raymond Nowak . On > pourrait alors prévoir des emplacements différents pour chaque nid, en > comptant sur la mémoire > spatiale des lapines pour qu'elles se repèrent. > > LA CAILLE : GERE SON STRESS > A l'Inra de Tours, Sabine Richard s'est spécialisée dans l'étude de la > caille d'élevage. Surtout les comportements liés à la peur. Car la > caille est craintive. Sabine Richard > a donc testés ses réactions face à un objet nouveau (un cylindre > multicolore) dans sa cage. La caille peut réagir de différentes > façons. Dans une grande cage, elle fuit. > Dans une petite cage, soit l'objet a été touché par l'homme, et la > caille s'immobilise ; soit l'objet a été déplacé à distance par un > robot, et elle part se cacher, avant de > revenir jeter de discrets coups d'oeil à l'objet. La complexité de ce > comportement montre que la peur dépend de la façon dont le votalite > gère les informations reçues. Avoir > peur n'est donc pas un simple réflexe et encore moins un signe de > bêtise. En complément de ces études, les chercheurs amorcent une > approche neurobiologique des > émotions. Ils vont comparer les zones cérébrales impliquées dans les > réponses émotionnelles à la nouveauté. La caille devrait encore nous > bluffer ! > > LE CHEVAL : N'EN FAIT QU'A SA TETE > Les chevaux ont chacun leur tempérament. C'est ce qu'étudie Léa > Lansade, éthologue à l'Inra de Tours. Ses travaux, soutenus par les > Haras nationaux, ont porté sur plus de > 200 chevaux. Il en découle que "le tempérament d'un cheval peut > s'évaluer autour de 5 axes : l'aptitude à la peur, la grégarité, le > niveau d'activité, la réactivité vis-à-vis de > l'homme et la sensibilité sensorielle". Un tempérament donné > correspond en fait à des capacités cognitives très développées qui > prédisposent à telle ou telle orientation > professionnelle. Il peut être prédit de façon fiable à l'âge de 8 > mois. C'est ainsi qu'au sein d'une même race (Andalou, du Don, Selle > Français, etc) un cheval peu craintif et > qui supporte bien la solitude sera adapté aux loisirs, tandis qu'un > cheval très actif et qui répond bien à l'homme conviendra plutôt à la > course d'obstacles. Cette capacité à > se spécialiser est la preuve même de son intelligence. Léa Lansade a > mis au point un "Brevet d'aptitude comportemental aux loisirs". [...] | |
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