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 Les arguments en faveur de l'alimentation végétarienne pour chats et chiens

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Bidalinouette
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Les arguments en faveur de l'alimentation végétarienne pour chats et chiens Empty
MessageSujet: Les arguments en faveur de l'alimentation végétarienne pour chats et chiens   Les arguments en faveur de l'alimentation végétarienne pour chats et chiens Icon_minitime1Ven 17 Oct 2008 - 20:57

Ci-dessous se trouvent quelques réponses aux remarques les plus
souvent avancées vis-à-vis de l'alimentation végétarienne des chats et
chiens.


" Ce n'est pas naturel "

Nourrir un chat ou un chien
sans viande n'est certainement pas naturel, mais les nourrir tout court
n'est pas naturel. Le chat et le chien ne sont pas eux-mêmes naturels,
ils ont été crées par l'homme à partir d'espèces sauvages. L'homme les
a tellement modifiés qu'on ne sait même pas exactement de quelles
espèces ils proviennent ; bien qu'il en soit proche, il n'est pas sûr
que le chat domestique descende directement du chat sauvage d'Europe,
ni de même que le chien provienne du loup. Leurs habitudes et leur
physiologie ont changé, dans une direction voulue par les hommes, selon
les intérêts des hommes, sans se demander si cette évolution
"respectait leur nature". Pourtant, beaucoup se plaisent à trouver
scandaleux de les nourrir sans viande, parce qu'ici il ne s'agit pas de
servir des intérêts humains, mais de servir ceux d'autres animaux, que
l'on dit "de boucherie". Et on ne se demande pas dans quelle mesure il
est "naturel" pour ces derniers d'être justement "de boucherie" ,
d'être sélectionnés pour leur rendement, d'être parqués des mois ou des
années durant dans des espaces où ils peuvent à peine bouger, de
recevoir une nourriture on ne peut moins "naturelle", et, finalement,
de finir leur carrière dans des boîtes pour autres animaux, dits
"familiers", dont les ancêtres sauvages n'auraient jamais songé à se
nourrir de boeuf ou de poisson...
Si l'homme avait eu intérêt à nourrir les chiens et les chats sans
viande, cela fait belle lurette que cela serait fait, tout comme, pour
des motifs purement économiques, les poules en batterie sont nourries
sans vers de terre, alors que leurs ancêtres en mangeaient dans la
nature. Et on ne se soucie pas de savoir si cela est "contre nature",
mais seulement si le rendement n'en est pas affecté.
Pour moi le problème de savoir si c'est naturel ou non de
nourrir les chats sans viande ne m'intéresse pas plus que de savoir si
c'est naturel ou non de lui faire faire pipi dans une caisse avec du
gravier. Ce qui m'importe est de savoir si un chat ou un chien peut
être en bonne santé et heureux sans viande ; et ceci en gardant à
l'esprit que les animaux qui servent à faire la viande, eux, n'ont pas
cette chance qu'on se préoccupe de leur bonheur et de leur santé, du
moment qu'ils arrivent vivants aux portes de l'abattoir.
Et si on veut vraiment que ce soit dans la "nature" des chats
d'être carnivores, il faut croire que mes chats ne sont plus des chats
; en effet, ce qui est vraiment dans la nature d'une chose, on ne peut
le changer. Je continuerai quand même à les appeler "chats", parce
qu'ils continuent à ressembler à des chats, à jouer, miauler,
ronronner, etc. comme des chats.

" Ils ont par nature besoin de viande "

Il n'y a pas de
différences fondamentales sur le plan nutritif entre la viande et les
plantes ; il y a des nuances. Les chats et les chiens ont certainement
des ancêtres lointains herbivores. Dans la nature, qu'un animal soit
carnivore signifie surtout que ses moyens de déplacement (rapidité de
la course, etc.) et d'attaque (dents, griffes), ainsi que son psychisme
le portent à chasser, plutôt qu'à manger des plantes. Un loup qui ne
chasserait pas survivrait difficilement, parce qu'il n'a pas, par
exemple, l'habitude qu'a l'écureuil de collectionner les graines pour
l'hiver, ni la dentition permettant d'ouvrir les noisettes, ni enfin
les réflexes de mastication qui rendent les plantes plus digestes ; un
ensemble de faits disparates, et non une quelconque "nature de
carnassier", font que le loup chasse. Il n'a pas "besoin" de viande,
mais de protéines, graisses, vitamines, etc., sous une forme
appétissante et digestible. D'ailleurs les renards, et sans doute les
loups, mangent beaucoup de fruits, quand ils en trouvent.
Le système digestif et le métabolisme (aptitude à utiliser et à
transformer les aliments) d'un animal carnivore s'adaptent par la force
des chose à son alimentation - tant bien que mal, car une alimentation
très carnée est toujours déséquilibrée. En particulier, chez le chat,
qualifié contrairement au chien de "carnivore exclusif", les reins sont
lourdement sollicités par la grande quantité d'azote (protéines) à
éliminer. Dans les conditions difficiles de la nature, un chat vit
rarement plus de cinq ou six ans, et ses reins peuvent tenir le coup ce
temps-là ; mais en appartement, où il peut vivre plus de quinze ans, ce
sont en général les reins qui lâchent en premier, et, les vétérinaires
le disent, "le chat meurt par les reins". Aucun vétérinaire sensé ne
recommanderait pour un chat un régime aussi riche en protéines que
celui qu'il aurait dans la nature ; le régime "naturel" pour un chat
n'a aucune raison d'être le meilleur pour lui. Bien au contraire, les
vétérinaires sont souvent obligés de se battre pour faire admettre aux
gens que leur chat est malade parce qu'il mange trop de viande pure -
un tel régime est pire encore pour eux que leur régime "naturel", qui
comporte une certaine quantité de plantes (au moins le contenu de
l'estomac des proies), et aussi des os.

Des problèmes diététiques réels à résoudre

Il n'empêche que
les adaptations du chien et du chat à un régime carné posent des
problèmes, surtout pour le chat, lorsqu'on veut les nourrir sans viande
; ces problèmes sont faciles à résoudre pour le chien, et semblent être
résolus pour l'essentiel pour le chat.
- Le chien et le chat ont un intestin court et ne mâchent pas. La
viande est plus facile à digérer (absence de cellulose) que les
plantes. Un morceau de carotte crue passera presque intact dans les
crottes. Il faut donc choisir des aliments faciles à digérer,
éventuellement traités pour ça, en particulier par la cuisson.
- Le chien, et surtout le chat, ont besoin de beaucoup de
protéines. Le foie du chat, adapté à un régime très protéiné,
transforme les acides aminés en énergie à un rythme soutenu, et
continue à le faire même quand ils manquent. Un régime végétarien pour
chat doit donc être basé sur des plantes riches en protéines, tout en
évitant l'excès de protéines qu'ont les régimes "tout viande".
Nutritivement, les protéines végétales et animales sont, contrairement à ce que beaucoup croient savoir, fondamentalement les mêmes
; elles sont formées à partir des mêmes acides aminés, dont la liste
est une constante du vivant. Il y a seulement des variations dans le
taux de chaque acide aminé, de l'ordre du simple au double, ce qui ne
pose pas de problème sérieux. A cause de leur plus grande richesse en
certains acides aminés, les protéines animales sont souvent dites
supérieures aux végétales ; c'est sans doute vrai dans certains cas,
mais pas de façon générale. Et les boîtes pour chiens et chats
contiennent surtout des sous-produits animaux, avec beaucoup de
gélatine et de tendons divers, dont les protéines ont une très mauvaise
composition en acides aminés, alors que le soja et la levure, qui
entrent dans les recettes de B. L. Peden, sont riches en acides aminés
essentiels.
Pour le chien, il n'y a que ces problèmes, qui sont quantitatifs.

- Le chat, lui, pose des problèmes spécifiques. Il y a grosso
modo quatre substances que le chat a l'habitude d'extirper aux souris
et qu'il ne sait fabriquer lui-même à partir des plantes : la taurine,
la vitamine A, et deux acides gras.
La taurine est une petite molécule banale que la plupart des
animaux se fabriquent eux-mêmes. Elle se trouve dans tous les organes.
Le chat qui mange de la viande profite de celle que fabrique un autre
animal ; et il a perdu la capacité de s'en fabriquer assez lui-même. Il
n'y en a pratiquement pas dans les plantes. Sans taurine le chat
devient aveugle ; une carence modérée peut lui faire des problèmes
cardiaques. Les boîtes pour chat, dont la viande est cuite et
accompagnée de plantes, sont pauvres en taurine (aux Etats-Unis, les
fabriquants y rajoutent de la taurine de synthèse), et
vraisemblablement les chats français en manquent souvent. Pire de ce
point de vue, les chats de rue reçoivent souvent moitié pâtes, moitié
boite. Le Vegecat contient de la taurine de synthèse, assez pour éviter
toute carence, et mes chats, végétariens, sont donc plus à l'abri des
problèmes cardiaques dus à une carence que la plupart des chats
français non végétariens. Il est bien connu que les légumes contiennent de la vitamine A, mais en fait c'est de la provitamine A,
ou béta-carotène, que notre intestin transforme en vitamine A. Les
chats, eux, ne savent pas faire cette transformation, et dépendent pour
cela des animaux qu'ils mangent, dont la chair contient de la la
vitamine A. Il est facile d'en trouver de synthèse, il y en a en
additif dans la plupart des boites pour chats. Le Vegecat en contient.
Certains s'offusquent de ce que la taurine et la vitamine A,
ainsi que quelques autres composants du Vegecat, soient de synthèse. La
nourriture que je donne à mes chats, avec le supplément Vegecat, est
globalement bien moins "chimique" que celle que l'on donne aux poules
et aux vaches qui finissent dans les boîtes pour chats (ou dans la
viande fraîche du boucher). Et ces mêmes boîtes contiennent encore
d'autres produits chimiques, dont souvent justement de la vitamine A,
et, aux Etats-Unis, de la taurine, plus des colorants et des nitrates,
etc. Pour moi, le caractère partiellement synthétique du supplément ne
me gène que dans la mesure, faible, où cela finance des groupes
industriels de la chimie, dont globalement je n'approuve pas les
méthodes ; mais ceci est vrai dans une proportion ridiculement petite
par rapport à tout ce que je consomme dans ma vie quotidienne, et il y
a moins de chimie dans la demi cuillerée de Vegecat que je donne chaque
jour à chacun de mes chats que dans le papier d'emballage ciré autour
de la tranche de viande que d'autres achètent chez le boucher, sans
parler de ce qui a nourri cette tranche de viande. La moitié des
écologistes intégristes qui me reprochent de nourrir mes chats avec de
la chimie rentrent ensuite tranquillement chez eux en bagnole, prout
prout les gaz d'échappement, les raffineries que l'on fait vivre, le
plomb que l'on rejette, l'acier que l'on consomme, les autoroutes que
l'on encourage et les piétons que l'on écrase, qui, s'ils sont encore
vivants, se feront remettre sur pieds à grands coups de pharmacie. Il y a enfin les deux acides gras que les chats ne savent pas
synthétiser, le GLA et l'EPA. Le premier, acide gamma-linolénique, se
trouve dans quelques plantes comme la bourrache, l'onagre et les pépins
de cassis, et dans des algues. Le deuxième se trouve dans des algues.
Le constituant principal du Vegecat est une telle algue qui contient
ces deux acides gras.
Le Vegecat contient encore d'autres vitamines et minéraux, non
indispensables car on en trouve facilement dans les végétaux, mais qui
permettent d'assurer un bon équilibre alimentaire avec des recettes
simples. Dans le même esprit, B. Lynn Peden a développé un Vegedog, destiné à simplifier l'alimentation végétarienne pour les chiens.

Enfin, même si au niveau nutritionnel il peut toujours y avoir des
critiques à faire au travail de B. Lynn Peden, celle-ci paraît
compétente et plus motivée par le bonheur des animaux que par l'argent.
Le supplément Vegecat, qu'elle vend, est peu cher, et revient à environ
1 F par jour, tous frais d'envoi en France compris ; cela représente à
peu près le quart du prix total des recettes. Les données scientifiques
qu'elle donne dans son livre cadrent bien dans l'ensemble avec un
ouvrage français reconnu, Diététique du chien & du chat
de R. Wolter, professeur de diététique animale à l'école vétérinaire de
Maisons-Alfort. Des centaines de chats sont actuellement nourris avec
cette formule depuis plusieurs années, apparemment sans conséquences
particulières sur leur santé.

" Ils veulent de la viande "

Il est clair que si on laisse
choisir un chat entre de la viande et rien, il choisira la viande. Et
si on lui donne le choix entre les recettes végétales de B. Lynn Peden
et rien, il choisira les végétaux. Donc match nul. Mais si on lui donne
le choix entre la viande et les végétaux ? Voici donc une citation
tirée de Diététique du chien & du chat :



"Les préférences acquises au moment du sevrage
découlent normalement de l'imitation du comportement maternel dans le
choix des aliments à partir de l'âge de 5 à 7 semaines. Ainsi, les
jeunes carnivores s'habituent-ils à consommer les aliments maternels,
même si ceux-ci ne sont pas les plus courants, et conservent
durablement les mêmes goûts. Par exemple, des chatons dont la mère a
été entraînée à ne consommer que de la banane ou des pommes de terre,
n'acceptent que ces aliments et négligent la viande.

Ce conditionnement alimentaire inculqué dès la fin de
l'allaitement est particulièrement tenace chez le chat qui est capable
de se tenir à une consommation très exclusive, par exemple a base de
foie de boeuf qui l'expose à une hypervitaminose A, en refusant une
alimentation qui lui est inhabituelle. Toutefois, en ambiance sereine,
le chat goûte volontiers des aliments nouveaux, quitte à revenir
ensuite à sa ration préférée."
Donc, le chat préfère manger ce qu'il a toujours mangé, même si
cela est très mauvais pour lui. Pour lui faire changer d'habitude, il
faut parfois un certain temps.
Voici le paragraphe précédant :

"Les préférences innées chez le chat le portent très
manifestement vers les matières premières d'origine animale. Parmi
celles-ci, les plus appréciées sont le poisson et/ou le foie de boeuf,
puis les viandes de cheval, de boeuf, de porc ou de poulet, avant les
abats et surtout le sang. (...)

Ces préférences tiennent d'abord à l'odeur de l'aliment puis au
goût, lié en particulier à la richesse en matières grasses et à la
saveur de celles-ci. Elles sont également dépendantes de la texture des
préparations. Bien qu'il soit chasseur, le chat apprécie davantage la
viande cuite et les aliments composés en boîtes (conserves) plutôt que
ses propres proies (...)."
Si ces préférences innées existent, elles ne signifient pas que le chat veut
de la viande. Elles signifient que le chat a au départ une certaine
préférence, qu'il peut perdre, pour un certain type de texture,
d'odeur, etc., et non pour la viande, puisqu'il n'a pas la notion
de viande. Il faut beaucoup d'imagination pour penser que le chat qui
mange sa boîte au boeuf sait ce qu'est un boeuf, conçoit qu'il mange de
la chair, et désire que des animaux soient tués pour le nourrir. Il
mange sa boîte parce qu'il trouve ça bon, tout comme mes chats mangent
leur nourriture végétale parce qu'ils y ont pris goût. Ceux qui disent
que leur chat veut qu'on tue des animaux pour le nourrir ne font que
leur prêter leurs propres sentiments carnassiers (et ils sont
d'ailleurs souvent fiers de considérer leur chat ou chien comme
un carnassier). Mes chats, même quand je leur donnais de la viande,
n'ont jamais demandé qu'on massacre pour eux, ne sont pas responsables
de ces massacres, et c'est une perversion curieuse de justifier ces
massacres en leur nom.

Pour les Français la bouffe est sacrée, surtout la viande. On a
l'impression que c'est là tout l'intérêt de leur existence. Je garde
des chats depuis douze ans, et je n'ai jamais eu le sentiment que leur
nourriture était ce qu'il y avait de plus important pour eux ; ils ont
toujours eu des préférences, se sont toujours plaints quand il
n'étaient pas contents, et puis après, ont pensé à autre chose, ou,
suivant leur habitude, à rien. Leur bonheur semblait beaucoup plus
dépendre de l'attention qu'ils recevaient des humains et des relations
qu'ils avaient entre eux. Aujourd'hui, ils mangent leurs végétaux avec
le même flegme que quand ils mangeaient des boîtes, que ce soient des
boîtes de luxe ou à 2 F. Quand je leur donnais de la viande, certains
raffolaient du foie, et aujourd'hui, Ek adore les spaghettis, Chat Noir
les adorait aussi (seulement avec de la levure), Clap se régale de
carottes cuites et de mie de pain, et Puçoïde, qui venait de la rue et
était très sauvage, vient maintenant sur les genoux grâce aux biscuits
Palmito (qui ne contiennent ni lait, ni beurre, ni oeufs). On m'a dit
que certains chats sont très friands de fruits comme le melon. Le fait
de les nourrir avec des plantes ne signifie donc pas leur interdire
toute friandise, tout plaisir alimentaire.
Quant à la transition entre la viande et les plantes, elle
s'est faite pour mes chats sans problèmes. Pour ça, je veux bien croire
que j'ai de la chance. Chat Noir était depuis longtemps habitué à aimer
la levure (beaucoup de chats en deviennent facilement friands), et les
recettes en contiennent. Il a un peu boudé au départ, puis s' est
habitué. Les autres chats venaient de la rue et étaient affamés, et ils
ont tout de suite accepté ce que je leur donnais. Ils ont eu quelques
problèmes digestifs lors de la transition, surtout Ek, mais cela s'est
calmé en quelques jours ; la diarrhée d'Ek était surtout due au lait
qu'elle avait bu avant d'arriver chez moi, et non au caractère "contre
nature" de sa nouvelle nourriture. Mes chats semblent maintenant
globalement en aussi bonne santé que ceux que j'avais à l'époque où je
leur donnais de la viande. Chat Noir (né en 1974 ?) fit une cystite en
septembre 1989, puis, en décembre, plus grave, une pneumonie (comme en
1982, quand il mangeait de la viande "comme tout le monde"). A partir
d'avril suivant, sa santé s'est dégradée, et il est mort, il y a un
mois, d'insuffisance rénale chronique. Peu avant de devenir végétarien,
il avait des problèmes de poils et d'articulations, qui faisaient
craindre qu'il ne devienne de plus en plus infirme, comme beaucoup de
chats âgés. Ces problèmes ont guéri rapidement quand il est devenu
végétarien - mais c'est peut-être tout simplement parce que c'est aussi
à ce moment-là que nous l'avons traité contre les vers. Jusqu'à la
veille de sa mort, Chat Noir était actif et joueur ; heureux de
vivre...
Je pense que pour mes chats, le fait de manger sans viande n'a
rien de dramatique, et a beaucoup moins d'incidence sur leur santé et
leur bonheur dans un sens ou dans l'autre que bien d'autres facteurs.


Pour moins faire tuer d'animaux...

On m'a dit que c'était
idiot de rendre des chats végétariens, parce que ce qui entrait dans
les boîtes était des déchets de boucherie et qu'aucun animal n'était
tué pour cela. C'est un type d'excuse très courant pour tout et
n'importe quoi, allant de "ce n'est pas pour ma voiture qu'il y a des
autoroutes", à "manger du foie ne fait pas tuer un animal, il n'est pas
tué pour son foie" (ou du jarret, ou de l'entrecôte, etc.), quand ce
n'est pas "de toutes façons l'animal est déjà mort". Néanmoins, dans le
cas présent, cet argument fait une drôle d'impression, surtout
accompagné de remarques dans le genre "être végétarien est mauvais pour
les chats". En effet, les dits déchets, soit sont réellement impropres
à la consommation, soit sont classés comme tels parce qu'il existe un
débouché pour eux, dans les boîtes pour animaux. Dans ce dernier cas,
sans ce débouché, ils seraient classés comme comestibles et seraient
incorporés dans les hamburgers et autres raviolis, remplaçant une
partie de la viande qu'on y met actuellement. Et le nombre d'animaux
tués baisserait tout comme quand un humain devient végétarien. Si par
contre ces déchets sont réellement dangereux pour la santé, cela est
inquiétant pour les chats et chiens qui les mangent. Et même dans ce
cas, la possibilité de trouver un débouché pour ces déchets les
"valorise" , rentabilise et encourage l'élevage et l'abattage, fait
baisser le prix de la viande pour humains et encourage sa consommation,
tout en fournissant une solution à peu de frais aux problèmes que
causerait autrement leur élimination. Ceux qui sont contre les
abattoirs n'ont pas à financer les abattoirs.
Une des formes les plus cruelles d'exploitation d'animaux,
l'élevage en batterie des poules pondeuses, est rentable entre autre
parce que ces poules, devenues un an après leur mise en service des
déchets vivants, peuvent aboutir dans des aliments pour autres animaux.
La viande à tous les repas, vers laquelle tendent les Français, est
encouragée par l'apparition de cuisses de poulet vendues prédécoupées
sous Cellophane ; et où va le reste du poulet ? Vraisemblablement
encore dans des boîtes et des croquettes.
On pourrait certainement multiplier les exemples. Le fait de
nourrir certains animaux avec la chair d'autres n'est pas et ne peut
pas être innocent. J'ai lu récemment que les chats et chiens français
consomment autant de viande que l'Espagne entière. Toute la souffrance
des élevages et abattoirs d'Espagne pour nourrir nos toutous et minous
chéris. J'aime beaucoup mes chats, mais je les aime d'autant plus que
j'ai moins besoin aujourd'hui pour les nourrir de pactiser avec la
barbarie.


Une possibilité importante à faire connaître



Il y a également une motivation "idéologique" qui me pousse à promouvoir le végétarisme aussi
pour les chats et les chiens. Beaucoup de gens prétendent justifier
leur propre carnivorisme en prétextant qu'il s'agirait d'un ordre de la
nature : pour vivre, il faudrait tuer. Et cet ordre, ils le respectent,
surtout parce que ce n'est pas eux qui sont tués dans
l'affaire. En utilisant le Vegecat, je leur montre clairement que je
n'entends respecter d'autre ordre que celui de la vie et du bonheur des
uns et des autres, et que ce qui a été jusqu'à présent une réalité, le
fait que certains doivent tuer pour vivre, n'est pas une fatalité, et
peut, au moins dans une certaine mesure, être remis en cause, de même
que les maladies, qui sont et seront encore longtemps une réalité,
peuvent être combattues, et que l'on ne se prive pas de les combattre,
parce que, là, ce sont nos intérêts à nous qui sont en cause.
Quand je dis que je suis végétarien, on me répond souvent, avec un
sourire ironique, pour essayer de me "coincer" : "Et tes chats, ils
sont végétariens ?". Bien que je voie mal la pertinence de cet
"argument" (?), il est plus simple de pouvoir répondre tout simplement
: "Oui".
En nourrissant mes chats sans viande, je montre aussi en
pratique, par des exemples concrets, que même des animaux adaptés à un
régime carnivore peuvent vivre sans viande, et vivre bien. Cela règle
de façon assez radicale les idioties que l'on entend encore très
souvent sur le fait que les humains auraient besoin de viande.


Quelques problèmes toutefois.



  1. Le Vegecat pur sent mauvais pour les narines humaines (les chats
    semblent indifférents). Or le premier réflexe qu'on a est de renifler
    l'odeur du produit, et une odeur désagréable incite à la méfiance. Il
    est bon de connaître le pourquoi de cette odeur. Il y a les algues, qui
    donnent une faible odeur de marée, mais surtout la méthionine, un acide
    aminé, qui sert à améliorer l'équilibre des protéines. La méthionine
    est utile sans être indispensable. C'est un produit de synthèse,
    fabriqué industriellement pour nourrir par exemple les poulets en
    batterie - et les boîtes pour chats, qui contiennent ces poulets,
    contiennent donc indirectement plus de méthionine de synthèse que mon
    Vegecat.
  2. Nourrir un chat sans viande est encore un peu
    "expérimental". On ne peut pas être sûr que c'est sans risques. Je
    pense que les risques sont faibles, et que le jeu en vaut la chandelle.
    On est beaucoup plus indulgent face aux risques que les gens font
    prendre à leurs chats, quand c'est par convenance personnelle, par
    exemple en ayant une voiture. J'ai récemment entendu parler de
    quelqu'un qui a involontairement tué son chat en démarrant. Le chat
    était couché sur la roue de la voiture. Cette personne n'a pas pour
    autant abandonné sa voiture ; et elle envisage de reprendre un chat.
    Tout le monde trouve ça normal. Et on crie à la vivisection quand on
    apprend que je ne donne pas de viande à mes chats.
    Néanmoins, pour diminuer le risque, il y a une chose essentielle :
    pouvoir en parler aux vétérinaires. La plupart sont hostiles. Ils ne
    sont déjà pas végétariens eux-mêmes ; ils sont vétos comme d'autres
    sont médecins, parce que ça rapporte, et ne sont pas plus "amis des
    animaux" que le Français moyen, c'est à dire que ça arrive mais
    rarement. Avec Françoise, nous avons fini par trouver un vétérinaire
    vers Lyon, qui n'a pas sauté en l'air quand on lui en a parlé. Et c'est
    nécessaire de pouvoir en parler, parce que, surtout pour un chat
    malade, ou âgé comme Chat Noir, l'alimentation doit pouvoir être
    adaptée selon le cas.
  3. Le prix. Avec la recette que j'utilise actuellement, cela
    revient à moins de 3F par jour pour un chat moyen. C'est donc moins
    cher que beaucoup de marques de boîtes. Mais les refuges, et les
    personnes qui nourrissent les chats de rue, arrivent parfois à avoir
    des prix moins chers que cela.
  4. Le temps de préparation. Avec la recette actuelle, cela
    nous prend 30 minutes (vaisselle comprise) tous les quatre jours, pour
    nourrir quatre chats. La préparation demande un certain soin, et il
    vaut mieux posséder une balance précise. Si on a moins de chats, cela
    prend proportionnellement plus de temps. Pour certains refuges et
    certaines personnes qui nourrissent les chats de rue, le temps de
    préparation, la gestion de la vaisselle sale, etc. pourraient être
    lourds. Il existe aussi une recette sèche, où l'on peut préparer une
    grande quantité à l'avance, et seulement ajouter de l'eau au moment de
    servir ; mais ce n'est pas la moins chère (à cause du prix des flocons
    d'avoine). En tout cas il existe sans doute de bonnes solutions dans la
    plupart des cas, il faudrait seulement les chercher.
    Beaucoup de personnes qui nourrissent les chats de rue sont
    retraitées, et le temps de préparation ne leur serait pas prohibitif.
  5. Enfin : le livre est en anglais. L'auteur est d'accord
    pour que le livre soit traduit en entier et édité, mais on attend
    encore le public pour l'acheter.


Appel à l'aide

Cela me paraît important aujourd'hui de
trouver un vétérinaire végétarien en France qui veuille s'intéresser au
problème et s'y impliquer. J'ai passé moi-même beaucoup de temps à
étudier la nutrition pour pouvoir assurer à mes chats une alimentation
de qualité, mais je n'ai pas de formation spécifique dans le domaine,
ni l'accès facile à certaines informations. De toutes façons, plusieurs
avis valent mieux qu'un. Il y a des vétos aux Etats-Unis qui ont
approuvé le Vegecat, mais un vétérinaire français aurait plus de poids
face au public et aux autres vétérinaires français.
Donc si vous connaissez un vétérinaire végétarien, ou si vous en êtes un, je serais très content d'en être informé.


David Olivier, juillet 1990.

Source : http://www.vegechat.org/


Dernière édition par Bidalinouette le Sam 7 Nov 2009 - 12:29, édité 2 fois
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