[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Lundi 16 août 2010
La viande artificielle indispensable pour nourrir l'humanité
De la viande artificielle «cultivée» artificiellement sera nécessaire pour
nourrir les 9 milliards d'être humains que comptera la terre en 2050. Sans
cette ressource et d'autres apportées par de nouvelles technologies, la
planète sera irrémédiablement abîmée affirment des scientifiques de renom
cités par le Guardian.
Cette conclusion est tirée d'une importante étude menée par John Beddington,
le principal responsable scientifique du gouvernement britannique, et
publiée par la Royal Society. Mais même avec une utilisation intensive de
nouvelles technologies comme les modifications génétiques et les
nanotechnologies, des centaines de millions de personnes pourraient souffrir
de la faim dans 40 ans résultant d'une combinaison de facteurs dont le
réchauffement climatique, la pénurie d'eau et l'augmentation des besoins
alimentaires.
Dans une série de 21 articles, des scientifiques de nombreuses disciplines
et de nombreux pays expliquent que de très peu de terres cultivables sont
aujourd'hui disponibles à l'échelle de la planète. Pour autant, le défi
consistant à augmenter la production alimentaire de 70% dans les quarante
prochaines années n'est pas insurmontable. Et cela même si aujourd'hui un
homme sur sept n'a pas assez de protéines et d'énergie dans son
alimentation.
Il y a ainsi quelques bonnes nouvelles. Des scientifiques de Rothamsted, le
plus grand centre de recherche agricole du Royaume-Uni, estiment que le
surcroît de dioxyde de carbone dans l'atmosphère et le réchauffement
combinés avec l'utilisation de meilleurs engrais et produits chimiques pour
protéger les terres fertiles devraient à la fois accroître les rendements et
diminuer la consommation d'eau.
Sans surprise, le problème crucial est celui des ressources en eau. Un
groupe de scientifiques américains estime que nourrir 3 milliards de
personnes en plus pourrait nécessiter de doubler la consommation d'eau dans
le monde. Mais le Professeur Kenneth Strzepek de l'Université du Colorado
affirme que la quantité d'eau disponible sur la planète pour irriguer les
cultures alimentaires va baisser de 18% d'ici 2050. «Cela pourrait être
dramatique dans des régions clés comme l'Afrique du nord, l'Inde, la Chine,
certaines parties de l'Europe et l'ouest des Etats-Unis», explique M.
Strzepek.
Seules de nouvelles technologies pourraient permettre de surmonter cette
équation impossible. Le Dr Philip Thornton du International Livestock
Research Institute à Nairobi évoque deux jokers: «l'un est la viande
artificielle produite dans des cuves et l'autre les nanotechnologies qui
permettront, entre autre, de soigner le bétail».
Les 21 articles publiés par la Royal Society sont une première étape. Un
rapport final sera rendu public avant la fin de l'année avant la réunion des
Nations-Unies à Cancun au Mexique sur l'évolution du climat et ses
conséquences.