Bidalinouette Admin
Age : 47 Localisation : Stembert, Belgique Végétarien? Végétalien? Végan? Omnivore? : Vegan Vos animaux : Grisou, Kumquat, Savannah, Noursonne, Eden, Roméo, Foly et les 3 bb les pouics, Noisette la pinou Humeur : Sauveuse de ptit pouics et autres Emploi/loisirs : Cherche un emploi Nombre de messages : 3793 Date d'inscription : 05/10/2008
| Sujet: A propos du caractère «non naturel» du besoin qu'il y a de supplémenter l'alimentation végétalienne avec de la B12 «artificielle» Ven 16 Avr 2010 - 13:50 | |
| Reflexion de David Olivier : - Citation :
- > > (...) à propos du caractère «non naturel» du besoin qu'il y a
de supplémenter l'alimentation végétalienne avec de la B12 «artificielle» . > > > > Quand on nous fait cette objection, c'est qu'on considère implicitement la B12 qu'on trouve dans la viande comme «naturelle». Mais elle vient d'où, cette B12 «naturelle»? > > > > Le résultat de mes quelques recherches sur le Web est celui-ci. La vitamine B12 que les mangeurs de viande ont dans leur corps provient en grande partie de la même source que celle dans le corps d'un végétalien qui se supplémente en B12: il s'agit de B12 fabriquée par l'industrie. Cette B12 est en effet ajoutée comme complément aux aliments des poulets et cochons, et sans doute d'autres animaux, que mangent les mangeurs de viande. La part de B12 que ces mangeurs de viande obtiennent par contre en mangeant la viande de bœuf ou de lapin, ou les produits laitiers, provient d'animaux dont l'alimentation est supplémentée non en B12, mais en cobalt. Le cobalt est l'élément chimique essentiel pour permettre aux bactéries dans l'appareil digestif de l'animal de fabriquer la B12. Les composés de cobalt utilisés pour cette supplémentation sont par ailleurs dangereux pour la santé et posent donc des problèmes de sécurité au cours de la fabrication de ces aliments. > > > > La seule source «naturelle» de B12 dans l'alimentation des mangeurs de viande est, semble-t-il, la chair des poissons. > > > > Vu l'ampleur de la supplémentation directe en B12 dans l'alimentation des volailles et des cochons, la production industrielle actuelle de B12 destinée à cette supplémentation est du même ordre voire supérieure à celle qui serait nécessaire pour la supplémentation directe de l'ensemble de la population humaine d'un pays comme la France, si celle-ci était végétalienne. L'alimentation des bovins et des lapins, quant à elle, implique la production industrielle de composés de cobalt dangereux incorporés dans cette alimentation. > > > > > > Voici maintenant les éléments qui étayent ces conclusions. > > > > La vitamine B12 n'est pas fabriquée par les animaux. Elle n'est fabriquée que par certaines bactéries, et ceci à condition de disposer de cobalt. La vitamine B12 qu'on achète en pharmacie est extraite de cultures de bactéries. > > > > Sous ce rapport, il y a deux catégories d'animaux d'élevage: > > > > - Ceux qui ont besoin d'un apport direct de B12 dans leur alimentation. C'est le cas notamment des volailles et des cochons. > > > > - Ceux chez qui la B12 peut être fabriquée par les bactéries dans leur estomac, ou leur intestin, à condition que leur alimentation contienne assez de cobalt. C'est le cas des ruminants (bovins, ovins, caprins), des chevaux et des lapins. > > > > Je copie ci-dessous le résumé d'un document de l'EFSA, ou Autorité européenne de sécurité des aliments (European Food Safety Authority), donnant un «Avis scientifique sur l’utilisation de composés du cobalt en tant qu’additifs dans l’alimentation animale», et qu'on trouve en: > > > > http://www.efsa.europa.eu/fr/scdocs/scdoc/1383.htm > > > > Ce document étudie et approuve la supplémentation en cobalt de l'alimentation des ruminants, des chevaux et des lapins, et note les problèmes de sécurité posés par les composés de cobalt utilisés. Il note aussi les besoins en supplémentation directe des autres animaux d'élevage: > > > > Les animaux monogastriques (à l’exception des chevaux et des lapins) n’ont pas besoin de cobalt, mais de vitamine B12. Par conséquent, aucune supplémentation en cobalt de leur alimentation n’est nécessaire. > > > > La supplémentation en B12 des aliments pour poulets de chair (et autres «volailles», dont les canetons) est confirmée dans le livre Nutrition et alimentation des volailles consultable sur Google Books, dans un tableau page 168. Un autre livre consultable sur Google Books, Alimentation des animaux monogastriques, confirme cette supplémentation dans le cas des porcs (p. 51). Le taux de supplémentation (1, 2 voire 3µg de B12 par 100g d'aliments) est égal ou supérieur à celui dont aurait besoin un humain qui mangerait les mêmes aliments. Je n'ai pas réuni tous les chiffres et fait les calculs exacts, mais il semble bien apparaître que la quantité de B12 utilisée pour la supplémentation de ces animaux est supérieure à celle qui serait nécessaire si tous les Français étaient végans. > > > > Le document de l'EFSA, je le disais, approuve la supplémentation en cobalt de l'alimentation des ruminants, des chevaux et des lapins, supplémentation nécessaire pour éviter la carence de l'animal en B12. Il note la toxicité des produits utilisés: > > > > > > (...) le dichlorure de cobalt et le sulfate de cobalt présentent une toxicité aiguë faible (catégorie 4), mais sont classés comme sensibilisants respiratoires et cutanés (catégorie 1), comme toxiques aigus et chroniques pour l’environnement aquatique (catégorie 1) et comme cancérigènes présumés pour l’homme par inhalation (classe 1B). Les cations de cobalt(II) sont également considérés comme génotoxiques en conditions in vitro et in vivo. > > ... > > > > Les utilisateurs sont exposés aux composés de cobalt (le dichlorure et le sulfate sont des sensibilisants cutanés et respiratoires et sont cancérigènes par inhalation). Pour les effets pulmonaires, l’Agence pour les substances toxiques et le registre des maladies (ATSDR, Agency for Toxic Substances et Disease Registry) a établi un niveau de risque minimum de 0,1 µg Co/m3 air. Pour le moment, le groupe scientifique FEEDAP ne dispose d'aucune donnée sur le potentiel de production de poussières des composés de cobalt autorisés. Durant la réévaluation des composés de cobalt, le potentiel de production de poussières des additifs de cobalt mérite une attention particulière. > > > > Dans la mesure où le contact des personnes qui manipulent l’additif ne peut être totalement évité, le groupe scientifique FEEDAP recommande, dans un premier temps, de minimiser l’exposition aux composés de cobalt. > > > > > > On l'a dit, donc, les mangeurs de viande obtiennent leur B12 de la source que Nature a prévue, à savoir la viande, alors que les végétaliens sont obligés de se bourrer de suppléments fabriqués par l'industrie chimique... > > > > > > Dans la même série, j'avais commencé une recherche sur la fabrication de la méthionine, un acide aminé dont la production industrielle connaît un grand essor en ce moment, en raison du développement de l'élevage de poulets dans le monde. Une grande partie de la méthionine dans le corps des humains mangeurs de viande provient ainsi de l'industrie pétrochimique. Je ferai je pense un autre mail sur le sujet. > > > > David > > > > > > Résumé de l'«Avis scientifique sur l’utilisation de composés du cobalt en tant qu’additifs dans l’alimentation animale» de l'EFSA: > > > > Conformément au règlement (CE) n° 790/2009 modifiant le règlement (CE) n° 1272/2008, le dichlorure de cobalt et le sulfate de cobalt présentent une toxicité aiguë faible (catégorie 4), mais sont classés comme sensibilisants respiratoires et cutanés (catégorie 1), comme toxiques aigus et chroniques pour l’environnement aquatique (catégorie 1) et comme cancérigènes présumés pour l’homme par inhalation (classe 1B). Les cations de cobalt(II) sont également considérés comme génotoxiques en conditions in vitro et in vivo. > > > > Au regard des propriétés susmentionnées du cobalt et dans la mesure où plusieurs composés de cobalt sont autorisés en tant qu’additifs dans des aliments pour animaux par la législation de l’Union européenne (UE), il a été procédé à une évaluation des risques de l’utilisation de composés du cobalt dans l’alimentation animale en tenant compte (i) de la nécessité d’une supplémentation en cobalt pour les espèces cibles, considérant aussi les effets nocifs potentiels sur la santé animale d’une minimisation/ suppression de la supplémentation en cobalt, (ii) de la sécurité pour les consommateurs de denrées alimentaires issues d’animaux traités par des sels de cobalt et (iii) de la sécurité des personnes manipulant les composés de cobalt en tant qu’additifs dans les aliments pour animaux. > > > > Les animaux monogastriques (à l’exception des chevaux et des lapins) n’ont pas besoin de cobalt, mais de vitamine B12. Par conséquent, aucune supplémentation en cobalt de leur alimentation n’est nécessaire. > > > > La microflore ruminale peut synthésiser de la vitamine B12, à condition que du cobalt alimentaire soit disponible en quantités suffisantes. En conséquence, le besoin en vitamine B12 de ces animaux peut être couvert par le cobalt présent dans l’alimentation. L’organisme des ruminants ne requiert également que de la vitamine B12. Cependant, les données disponibles en vue d’un remplacement éventuel du cobalt par de la vitamine B12 sont insuffisantes pour évaluer les conséquences sur la santé et les performances chez ces espèces dans les conditions de terrain. Un tel remplacement est aussi considéré comme inefficace en raison du taux élevé de dégradation ruminale de la vitamine B12 orale. Un retrait du cobalt (de la supplémentation) de l’alimentation modifierait également le microbiote ruminal, sa composition et sa fonction. Certains effets bénéfiques faibles observés chez les ruminants après un apport de cobalt sont probablement liés à un effet non spécifique du cobalt sur le microbiote et non sur la vitamine B12. Un apport optimal de micronutriments chez les ruminants devrait donc inclure du cobalt. Une conclusion comparable peut être tirée chez les chevaux et les lapins coprophages (production de vitamine B12 par fermentation dans l’intestin postérieur), malgré un manque de données quantitatives. > > > > Le groupe scientifique sur les additifs et produits ou substances utilisés en alimentation animale (FEEDAP) a conclu que la supplémentation potentielle en cobalt des régimes alimentaires des ruminants, des chevaux et des lapins doit être maintenue. Une supplémentation en cobalt de 0,3 mg/kg de matière sèche et, compte tenu de concentrations de base en cobalt des matières premières destinées à l’alimentation animale ne dépassant pas 0,5 mg/kg de matière sèche d’aliments complets pour animaux, une teneur maximale de 1 mg Co/kg d’aliments complets est considérée comme appropriée. Pour les aliments pour poisson, la teneur maximale existante de 2 mg Co/kg d’aliments complets doit être maintenue en raison des concentrations de base de cobalt plus élevées dans les farines de poissons constituant la majeure partie des aliments pour poisson. > > > > La tolérance au cobalt des ruminants est très élevée et dépasse largement les besoins. Par conséquent, il est considéré qu’il est improbable que la toxicité du cobalt chez les animaux cibles puisse poser un problème majeur en pratique. > > > > Parmi les denrées alimentaires d’origine animale, les abats présentent la teneur en cobalt la plus élevée, se situant pour le foie entre 0,02 et 0,07 mg/kg de poids frais (PF), suivi des reins avec environ 0,001 à 0,01 mg/kg PF. La viande se situe dans l’intervalle de 0,001 à 0,02 mg/kg PF, tout comme les filets de poissons d’eau douce. Le lait et les œufs contiennent environ 0,004 à 0,005 mg Co/kg; les produits laitiers comme le fromage et le beurre sont relativement riches en cobalt (0,02 mg/kg PF). > > > > La presque totalité du cobalt dans les abats et la viande de bœuf peut être attribuée à la vitamine B12. La fraction de cobalt lié à la vitamine B12 est considérablement plus faible dans la viande de volaille et de porc (environ 20 à 40 %), indiquant un apport alimentaire en cobalt en tant que tel. Les œufs et le lait contiennent même des quantités plus élevées de cobalt non lié à la vitamine B12 (environ 70 et 95 % respectivement) , indiquant une excrétion du cobalt soluble absorbé. Toutefois, il s’agit d’estimations comportant plusieurs incertitudes dues à des facteurs méthodologiques (p. ex. ensemble restreint de données, méthodes analytiques) . > > > > Dans la littérature ouverte, il n’y a pas de données sur la carcinogénicité potentielle du cobalt consécutive à une exposition par voie orale, ni pour l’homme ni pour l’animal. L’exposition au cobalt par voie orale peut potentiellement entraîner un certain nombre d’effets nocifs chez l’homme (effets cardiaques, effets sur l’érythropoïèse, sur la thyroïde, sur le développement et dermatite allergique). > > > > Une ingestion journalière de 600 µg de cobalt (sur la base d’une LOAEL de 1 mg/kg pour la polycythémie) semble constituer un niveau de risque minimum chez l’homme, qui protégerait des effets nocifs connus liés au seuil. > > > > Il a été rapporté que la consommation moyenne de cobalt estimée pour la population était de 0,12 mg/jour au Royaume-Uni, 0,005 à 0,04 mg Co/jour aux États-unis, 0,011 mg Co/jour au Canada et 0,029 mg Co/jour en France. Toutes ces valeurs de consommation sont bien inférieures au seuil de consommation orale de 600 µg par personne. > > > > Le groupe scientifique FEEDAP, sur la base de ses propres calculs, a conclu que l’ingestion potentielle par les consommateurs de cobalt provenant de denrées alimentaires d’origine animale ne dépasserait pas 14 µg/jour et qu’elle ne suscite donc pas d’inquiétude en matière de sécurité. > > > > Les utilisateurs sont exposés aux composés de cobalt (le dichlorure et le sulfate sont des sensibilisants cutanés et respiratoires et sont cancérigènes par inhalation). Pour les effets pulmonaires, l’Agence pour les substances toxiques et le registre des maladies (ATSDR, Agency for Toxic Substances et Disease Registry) a établi un niveau de risque minimum de 0,1 µg Co/m3 air. Pour le moment, le groupe scientifique FEEDAP ne dispose d'aucune donnée sur le potentiel de production de poussières des composés de cobalt autorisés. Durant la réévaluation des composés de cobalt, le potentiel de production de poussières des additifs de cobalt mérite une attention particulière. > > > > Dans la mesure où le contact des personnes qui manipulent l’additif ne peut être totalement évité, le groupe scientifique FEEDAP recommande, dans un premier temps, de minimiser l’exposition aux composés de cobalt. > > > > Le groupe scientifique FEEDAP recommande également de modifier l’autorisation des composés de cobalt dans les aliments pour animaux (i) en restreignant l’utilisation des composés de cobalt en tant qu’additifs dans les aliments pour les ruminants (à l’exception des laits de remplacement) , les chevaux et les lapins, (ii) en limitant la supplémentation en cobalt dans les aliments pour les ruminants (à l’exception des laits de remplacement) , les chevaux et les lapins à un maximum de 0,3 mg Co/kg d’aliments complets pour animaux et (iii) en abaissant la teneur maximale de cobalt autorisée toutes sources confondues de 2 à 1 mg/kg d’aliments complets pour toutes les espèces sauf les poissons. > > > > Aucune conséquence négative de ces mesures sur la santé animale et l’efficacité de la production animale n’est attendue. Publié: 2 décembre 2009 | |
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