(05/02/2010)
DH
Son ex déteste les rongeurs : 6 ans après, sa façon de se venger TUBIZE Un
dossier est ouvert pour cruauté animale au parquet de Nivelles, et
plainte déposée par l’ASBL Animaux en Péril, après la trouvaille, dans
un bureau des postes, à Tubize, de deux rats en piteux état mais
vivants, enfermés dans un PostPack. Selon l’enquête de police,
c’est le cadeau qu’après six ans de séparation, une habitante de
Braine-l’Alleud voulait faire parvenir à son ex-compagnon, qu’elle sait
détester les rats et les avoir en sainte horreur. Depuis la séparation du couple en 2003, Émile – prénom d’emprunt – subit le harcèlement de Catherine, 40 ans.
“C’est malheureux de jouer ainsi avec des animaux, oui, c’est scandaleux”, confie Émile interrogé par la
DH. Au
siège d’Animaux en Péril, Marie-Laurence Hamaide, porte-parole,
confirme que l’avocat Bernard Datsen veillera à la suite de la
procédure; celle-ci peut conduire à une condamnation en correctionnelle
jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 5.000 € d’amende. Animaux en Péril tente de sauver les rats postaux, deux femelles qui ont été baptisées hier
Thelma et
Louise. Dans son rapport, le
vété J. Stegen décrit le rat blanc et brun :
“En très mauvais état, cachectique, déshydraté et extrêmement apathique.” Le
procédé indigne la police de Braine-l’Alleud qui a déjà interrogé
Émile, le destinataire du PostPack, et cherche à en faire de même avec
Catherine. C’était un PostPack hermétique (les trous
d’aération ont été pratiqués par la police). Ces colis sont constamment
manipulés dans tous les sens. Ni boisson ni nourriture. Émile confie qu’
“à part mon ex avec laquelle j’ai quand même vécu 10 ans, personne ne m’en veux […] Je ne vois qu’elle” . Indice supplémentaire : Catherine qui habite à Braine-l’Alleud a de la famille à Virginal (Ittre, près de Tubize). Une postière a remarqué que le PostPack
“bougeait". Sans prendre le risque de le dépaqueter elle-même – ce qui est
d’ailleurs interdit –, elle a alerté police et pompiers. Les rats
étaient en train de crever.
“Depuis quelque temps,
pourtant, mon ex me laissait tranquille. Même que je commençais à
m’inquiéter, et à me dire qu’enfin elle avait compris, que c’était
fini. J’ai eu droit à tout avec elle, jusqu’à des jets de potiron sur
la maison et d’œufs frais dans les carreaux. À une époque, elle se
postait pendant des dizaines de minutes devant chez moi, comme ça sans
bouger.” Marie-Laurence Hamaide, d’Animaux en Péril, précise que les
“injections de glucose font de l’effet” sur les deux rats domestiques. Elle raconte aussi que
Thelma et
Louise n’ont pas été séparées :
“C’est
assez incroyable de les voir ainsi mais le plus valide adopte une sorte
de comportement social; il lèche l’autre et se colle à elle comme pour
la soutenir.” Gilbert Dupont
La Dernière Heure 2010