Les animaux peuvent ressentir du plaisir, mais aussi en avoir conscience
Sébastien BohlerUn perroquet du nom d'Aristote,
élevé à l'Université Laval de Québec, a réussi récemment à exprimer son
plaisir de goûter une cuillerée de yaourt.Cette prouesse est le
fruit d'un long entraînement. D'abord, le maître d'Aristote lui a
appris la signification de certains mots, tels que « gratte » ou «
cacahuète ». Le perroquet a ensuite appris à associer le verbe donner à
ces mots, pour obtenir les gratifications correspondantes en disant : «
Donne gratte » ou « Donne cacahuète ». Puis un jour, le maître, pendant
qu'il le grattait, lui dit : « Bon ». Dès lors, Aristote associa le
fait d'être gratté au mot bon, et déclara : « Gratte bon. » Mais on
pouvait toujours penser qu'il avait appris cette expression par simple
association, du fait que son maître avait prononcé le mot bon au moment
où il le grattait.Mais vint le jour où Aristote, goûtant pour la
première fois une cuillerée de yaourt, annonça de lui-même : « Yaourt
bon. » Il avait associé le qualificatif bon à un nouvel aliment qui lui
procurait du plaisir. C'était la preuve qu'il avait compris que le
terme bon sert à exprimer le plaisir, indépendamment de sa cause.
Une
expérience anecdotique ? Pas tant que cela. Car les recherches en
psychologie montrent que la capacité d'exprimer ses émotions positives
est une des clés pour vivre plus heureux. Une maxime très épicurienne
pour le perroquet Aristote.
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