Folembray (Aisne) Manifestation contre la chasse à courre

Ils ont tous été surpris, les gendarmes de la compagnie de Laon, comme les membres du Rallye nomade, association organisatrice de la chasse à courre prévue hier, à partir de 11 heures, sur Folembray et Coucy-basse.
Personne en effet ne s'attendait à voir débarquer une cinquantaine de militants d'un collectif de lutte contre la chasse à courre. Un collectif créé en Angleterre et qui a des adeptes en France. Des « anti » venus de toutes les régions de l'Hexagone. Avec un seul objectif : empêcher que les chasseurs ne s'adonnent à leur«sport favori ».
Dès 9 h 30, les militants se sont postés devant les chenils et les écuries, empêchant ainsi les propriétaires d'accéder à leurs bêtes.

L'équipage de vénerie a appelé les gendarmes. « Ils étaient venus pour manifester pacifiquement, il n'y a d'ailleurs eu aucun débordement. Ils se sont contentés de prendre des photos », explique le capitaine Tordeux de la compagnie de Laon.
Néanmoins, six gendarmes sont restés sur les lieux afin de s'assurer qu'il n'y aurait aucun débordement. Les manifestants sont repartis comme ils étaient venus, dans le calme, peu avant 16 heures. « Une fois qu'il était certain que la chasse à courre prévue samedi ne pourrait donc pas avoir lieu. »
S'ils ont choisi l'Aisne et visé en particulier le rallye nomade pour mener cette opération de blocage, ce n'est évidemment pas par hasard mais bel et bien un choix symbolique.

On se souvient que le samedi 13 décembre, l'achèvement d'un cerf chez un particulier à Prémontré avait suscité une forte émotion, dans l'Aisne et rapidement dans toute la France : deux vidéos faites par des particuliers étaient à l'époque diffusées en boucle à la télé et sur le net.
30 millions d'amis avaient immédiatement déposé plainte contre l'association Rallye nomade. Eric Turpin, le président, avait d'ailleurs publiquement demandé pardon.
Des associations, comme le collectif pour l'abolition de la chasse à courre, avaient envoyé pétition et lettre d'indignation au préfet et au ministre, Jean-louis Borloo, demandant que la chasse à courre soit interdite en France.
La commission de contrôle et d'arbitrage de l'Association française des équipages de vénerie (Afev), quelques jours après les faits, avait entendu les représentants du Rallye nomade exposer les circonstances dans lesquelles la chasse de ce samedi-là s'était achevée.
La commission avait finalement décidé de suspendre le maître d'équipage concerné, et levé temporairement l'autorisation de chasser pour le Rallye nomade.

Aurélie Beaussart