Tout animal sauvage joue un rôle dans
l’équilibre naturel. Pourtant, chaque année, un certain nombre d’entre
eux sont traqués, piégés, chassés ou empoisonnés en toute légalité.
Déclarés comme « nuisibles » par l’administration, ces animaux servent
surtout les intérêts de chasseurs et autres amateurs de concours de
déterrage. One Voice s’associe aux actions de réhabilitation des
soi-disants « nuisibles ».
La fouine est une prédatrice pour les rats d’égouts. Le putois
se nourrit de surmulots et de rats musqués. Le renard est considéré
comme « un policier sanitaire » tant il permet d’éviter les épidémies en
consommant des milliers de rongeurs par an et en s’attaquant toujours
aux individus affaiblis, malades ou morts… Pourtant, tous ces animaux,
et bien d’autres (cf. liste), font partie de la liste noire des animaux
dits « nuisibles » établie par le Ministère de l’écologie sur l’avis du
Conseil National de la chasse et de la faune sauvage. À ce titre, les
« nuisibles » sont chassés, piégés ou empoisonnés en toute impunité.
L’humain à la source des nuisancesS’il y a certes des animaux susceptibles de causer des dommages, l’homme
est souvent à la source des nuisances et des déséquilibres engendrés.
Le développement du commerce de la fourrure,
à la fin des années 20, est à l’origine de la prolifération de
certaines espèces sur le territoire français comme le rat musqué, le
raton laveur, le vison d’Amérique, le ragondin ou encore le chien
viverrin. Une fois la mode passée ou suite à des fuites du milieu
d’élevage, ces animaux ont colonisé une grande partie du territoire,
concurrençant les espèces locales et détériorant l’environnement.
Une méthode inefficace et irrespectueuse des animaux et de l’environnementEn œuvre depuis des décennies, l’éradication systématique n’a pas
produit les effets escomptés. Les trois méthodes préconisées pour leur
suppression –le tir, le piégeage
ou le poison- sont toutes violentes pour les animaux. Elles entraînent
la souffrance des individus traqués, qui bien souvent ne succombent pas
immédiatement. De plus, ces méthodes ont des conséquences sur la faune,
le piégeage par exemple ne fait pas de distinction entre les espèces, et
la flore.
L’intérêt de quelques uns au détriment de solutions éthiquesDes solutions respectueuses des animaux et de l’environnement
permettraient pourtant d’atteindre les buts recherchés. La
stérilisation, par exemple, offre un bon moyen de régulation des
populations. Certaines activités, comme l’élevage ou l’agriculture,
pourraient être protégées simplement en enterrant les grillages des
enclos à 20 cm dans le sol ou en installant des clôtures à hauteur de
sanglier autour des champs cultivés. L’effarouchement sonore pour
chasser les corvidés fonctionne aussi très bien.
Pourquoi alors donner la préférence à l’extermination des animaux alors
que des solutions éthiques et écologiques existent ? Il semblerait que
cette pratique serve surtout les intérêts des chasseurs : ils peuvent
ainsi chasser
certaines espèces toute l’année et éradiquer les espèces qui convoitent
le même gibier qu’eux : le putois qui chasse le lapin de garenne
(lui-même considéré comme « nuisible ») ou le renard prédateur du gibier
d’élevage qui se révèle une proie facile car peu méfiante. Les amateurs
de concours de déterrage peuvent aussi s’adonner à leur
« sport » favori : dénicher renards, lapins, ragondins et rats musqués
ainsi que leurs petits jusque dans leur terrier.
Changer la réglementation et agirLa liste définie par arrêté en 1988 est reconduite d’une année sur
l’autre sans tenir compte de l’évolution sur le terrain et sans études
scientifiques préalables. Aucune statistique sur cette population
d’animaux n’est disponible. Pour One Voice, il est temps de changer
cette réglementation inadaptée. L’association soutient les actions
menées par les ONG spécialistes, comme l’ASPAS,
visant à faire, par exemple, déclasser, par jugement des tribunaux
administratifs, les animaux inscrits sur la liste spécifique à chaque
département promulguée par les préfets. C’est une première étape dans la
lutte contre la loi sur les nuisibles. Ce terme n’a pas de sens, aux
dires même de certains chasseurs qui le trouvent dangereux. Il est temps
que la réglementation s’appuie sur la réalité scientifique et adopte
des mesures éthiquement acceptables pour réparer les erreurs, le plus
souvent humaines, au lieu d’en commettre de nouvelles… Donnons une
chance à l’équilibre écologique de se rétablir naturellement.
« Un « nuisible » qui régule un autre « nuisible » peut-il être nuisible ?Dans certains départements, le lapin de garenne est classé « nuisible »
car il se nourrit de cultures. On pourrait imaginer que le fait de
laisser les renards et les fouines réguler les lapereaux serait une
option idéale pour tous. Et bien non ! Les chasseurs préfèrent classer
le lapin de garenne « nuisible » ainsi que le renard et la fouine.»
Source ASPAS
LA LISTE NOIRE DES ANIMAUX DITS « NUISIBLES »La liste noire des animaux dits « nuisibles » est restée inchangée
pendant deux décennies. Grâce à l’action continue d’associations comme
l’ASPAS, deux mammifères, sur les douze, ont été réhabilités par arrêté
ministériel, publié au Journal officiel du 11 décembre 2008 : la belette
et la martre. La liste des animaux dits « nuisibles » comporte encore
10 mammifères et 6 oiseaux :
- le chien viverrin,
- la fouine,
- le lapin de garenne,
- le putois,
- le ragondin,
- le rat musqué,
- le raton laveur,
- le renard,
- le sanglier,
- le vison d’Amérique,
- le corbeau freux,
- la corneille noire,
- l’étourneau sansonnet,
- le geai des chênes,
- la pie bavarde,
- le pigeon ramier.
« NUISIBLE » D’APRÈS L’ADMINISTRATIONTrois critères administratifs sont appréciés pour classer un animal comme « nuisible » :
- la protection de la faune et la flore,
- l’intérêt de la santé et sécurités publiques,
- la prévention des dommages aux activités agricoles et aquacoles.
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