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Un chien sur deux vendu par un éleveur non agréé. Il est urgent
de légiférer BRUXELLES Reconnus comme êtres
“sensibles
et émotionnels” , les animaux doivent faire l’objet d’une
attention particulière. La notion de protection animale est dans l’air
du temps européen (traité de Lisbonne 2007). Mais sur le terrain, les
carences sont légion, comme l’a épinglé le colloque organisé hier par la
sénatrice Christine Defraigne (MR) : Animal et Société au 21 e siècle.
Certains chiffres donnent la chair de poule. Abandons
volontaires, pour raison sociale (déménagement, expulsion, divorce,
emprisonnement…) ou saisies d’animaux martyrs : chaque année, en
Belgique 70.000 chiens et chats sont pris en charge par une des cent
associations de protection animale, sans compter 6.000 animaux de ferme
et autres NAC. En cas de négligence coupable à l’égard des
animaux, le système est loin d’être ad hoc.
“Il faut déplorer la
frilosité des parquets à traiter les plaintes déposées et l’attitude de
certaines forces de police qui ne s’intéressent pas aux animaux. Nous
sommes régulièrement confrontés à trop de négligence. Sans oublier qu’en
termes de bien-être animal, il n’y a pas de normes pour les animaux
détenus par des particuliers. La logique est de punir. Or, des plaintes
restent classées sans suite et certains jugements suscitent des
questionnements.” “De plus, si les peines ont été
renforcées pour les auteurs de maltraitance (qui encourent une peine de 6
mois à un an de prison en cas de récidive), elles devraient être
beaucoup plus lourdes pour les actes de cruauté gratuite. Il est temps
de différencier maltraitance et cruauté !” Autre
problématique : la surpopulation dans les refuges. Les chiens sont
devenus des objets de consommation. On en produit beaucoup trop.
“À
l’heure actuelle, un chien sur deux est vendu par un éleveur qui n’est
pad agréé. L’agrément devrait être obligatoire. Car qui dit agrément,
dit contrôle, taxe. Et donc une production moindre. En outre, il est
temps de prendre les taureaux par les cornes à propos des races dites
dangereuses : les Am’Staff et Pitbull restent au top 10 des chiens les
plus vendus. C’est un non-sens. Sur 150 chiens, nous avons chez Animaux
en péril 60 Am’Staff” , fustige le directeur. De 31 à 35.000
chiens par an sont abandonnés ou perdus. L’an dernier, 11.000 ont été
rendus à leur propriétaire, 5.500 euthanasiés et 18.000 adoptés. 250
sont décédés de mort naturelle. Plus de 30.000 chats aboutissent aussi
en refuge. En cause : la non-responsabilisation des
propriétaires en matière de stérilisation. À la sortie : 1.100 ont été
rendus à leur propriétaire, 11.500 ont été euthanasiés et 17.400 ont été
replacés : “un fameux défi d’autant que des chats se rencontrent à tous
les coins de rue”, note M. Montegnies. Et le directeur de
conclure : “il est urgent que les politiques prennent leurs
responsabilités.” À quand un ministre du Bien-être animal ?
A.-F.So.
La Dernière Heure 2010
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