Raymond Dura comparaissait devant le
tribunal de Béziers, dans l’Hérault, pour abandon volontaire d’animal
(3/02/10). En juillet dernier, un braque de Weimar était retrouvé
famélique, le cadavre d’un autre chien à ses côtés. La Fondation 30
Millions d’Amis était partie civile au procès dont le jugement a été
mis en délibéré.Dans leurs plaidoiries, les avocats ont tous
réclamé à l’encontre du prévenu, 3 mois de prison avec sursis assortis
d’une interdiction à vie de détenir un animal. Lors de ses
réquisitions, le procureur a suivi les demandes des parties civiles
concernant la peine d’emprisonnement.
La dépouille de l’un permet la survie de l’autreRappel des faits : le 15 juillet 2009, la fourrière
de Vias (34) et l’association « Le Chat Agathois » sont appelés par un
couple qui, venu débroussailler son terrain afin d’y installer sa
caravane, fait une horrible découverte au fond de la propriété : un
chien squelettique attaché à un pieu se tient parmi les ossements d’un
autre chien, probablement mort de faim et de soif. La dépouille du
second animal aurait permis au premier de rester en vie.
Quelques
recherches permettent d’identifier les deux chiens. « Ils
appartenaient à une jeune femme, tous les deux – le braque et son
compagnon mort, un dogue allemand – sont inscrits au LOF (Livre des
Origines Français, NDLR), explique Brigitte Pontier, présidente de
l’association « Le Chat Agathois ». Mais suite à son divorce, à un
changement de travail et à un déménagement, elle s’en sépare et les
confie à un certain monsieur Goncalvez, chaudement recommandé par une
amie commune. On est en mars 2009 et Monsieur Goncalvez ne prend pas le
soin de prévenir la jeune femme que, d’ici peu, il va devoir être
hospitalisé. Opéré quelques mois plus tard, il confie les deux chiens à
Raymond Dura avec un sac de croquettes et 10 euros.
Au procès, deux absentsDe son lit d’hôpital, M. Goncalvez restera sourd
aux suppliques de son ami lorsque celui-ci lui confiera ne plus pouvoir
subvenir aux besoins des animaux. Dépassé financièrement et ne sachant
pas comment soigner les deux chiens, Dura les abandonnera au fond d’un
terrain privé du bord duquel on ne les voit pas et on les entend à
peine.
C’est
pour ces faits que Raymond Dura, manutentionnaire de 55 ans,
comparaissait devant le tribunal correctionnel de Béziers. Pourtant, ni
la propriétaire d’origine, ni Goncalvez ne seront entendus.
Bandit, le Braque de Weimar miraculé, coule
aujourd’hui des jours heureux dans sa nouvelle famille à Sète (34) et a
repris du poil de la bête.
Le verdict de Monsieur Dura est attendu le 3 mars 2010. Article publié le : 18-02-10
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