Comptes rendus de la Veggie Pride 2010Compte rendu des organisateurs L'édition française de la Veggie Pride 2010 s'est déroulée à Lyon le samedi
15 mai ; une autre marche était organisée en même temps à Milan. Cette
manifestation, marche de solidarité envers les animaux victimes de la pêche et
de l'élevage, a été encadrée par d'autres événements, une conférence/débat sur
la végéphobie, une soirée festive et une réunion pour évoquer l'avenir de la
manifestation.
Le défilé La manifestation elle-même a réuni trois cents personnes (chiffres de la
préfecture), végétariennes ou végétaliennes, venues de toute la France, et pour
certaines, de l'étranger. Les manifestants, plein d'énergie, ont dénoncé haut et
fort le meurtre des animaux pour leur viande et chanté leur « espoir de voir
fermer les abattoirs ». Les panneaux, variés, reflétaient l'engagement de chacun
: « je ne digère pas l'agonie », « sauvez des vies depuis votre canapé », ou
encore « et si on abolissait la viande ? » Comme l'année dernière, des mamans,
des papas et des enfants végétariens et végétaliens ont exprimé leur fierté de
ne pas manger les animaux dans la section consacrée aux familles végétariennes.
Avec leurs sifflets et des slogans comme « La viande c'est caca boudin », les
enfants et les plus grands ont animé la queue du défilé, tandis que les ballons
de la Veggie Pride ornaient les poussettes des plus petits. La marche a été
ponctuée de happenings. Le premier figurait les singes de la sagesse, les mains
devant les yeux, la bouche ou les oreilles, pour symboliser le déni encore trop
répandu concernant le massacre des animaux. Des lectures ont aussi constitué des
temps forts de la marche, lectures du manifeste et d'un texte inspiré de Martin
Luther King. Les familles végétariennes ont manifesté leur existence au travers
d'une saynète théâtrale mettant en scène un méchant chasseur, devenu gentil
grâce à l'intervention de la Fée Brocoli, appelée par les enfants qui ont
finalement reçu de petits cadeaux en souvenir de cette journée. La marche s'est
terminée sur une performance slam de Veganesh.
Notons que le comportement des manifestants a été exemplaire, contrairement à
ce que prétendaient les pouvoirs publics (préfecture et SDIG –anciennement les
renseignements généraux), qui ont essayé de détourner ou d'écourter la
manifestation en utilisant tous les arguments possibles et imaginables. Avant la
manifestation, ils ont évoqué des risques de troubles à l'ordre public, fait
croire le matin même que le cortège serait attaqué par des fascistes, pour enfin
tenter d'écourter la marche en arguant que « leurs femmes les attendaient » !
Les organisateurs se félicitent de n'avoir pas cédé aux pressions, et prennent
comme un encouragement le fait que le message de la Veggie Pride dérange.
Les événements annexesLes événements organisés autour de la manifestation ont eu beaucoup de succès
et ont permis à des végétariens d'horizons divers de se rencontrer.
La veille était organisée une conférence/débat sur la végéphobie,
discrimination envers les végétariens. La végéphobie est le reflet de la
discrimination envers les animaux : « se moquer des végétariens, c'est mépriser
les animaux qui meurent dans les abattoirs », comme le disait une banderole de
la Veggie Pride italienne. Le débat a dénoncé cette discrimination qui
s'effectue au travers de railleries : « et la carotte, tu ne l'entends pas
crier ? » Elle transparaît aussi dans certains diagnostics de médecins mal
informés, qui préjugent qu'une alimentation végétarienne est la cause de tous
les symptômes et de toutes les maladies. La persécution des services sociaux à
l'encontre des parents végétariens refusant d'imposer un régime carné à leurs
enfants est sans doute l'expression la plus grave de cette discrimination. Si
certaines personnes affirment, à juste titre, que le préjudice infligé par la
végéphobie est négligeable comparé à la condition des millions d'animaux abattus
chaque jour, il n'en demeure pas moins qu'accepter le dédain envers les
personnes solidaires des animaux, c'est accepter l'idée que le sort des animaux
n'a pas à être pris au sérieux.
La Veggie Pride en Italie En Italie, quelque cinq cents végétariens et végétaliens ont défié la menace
de pluie pour participer à la Veggie Pride de Milan. Pendant le défilé, les
manifestants ont dénoncé le massacre des animaux non seulement par des
banderoles et des chœurs de protestation, mais aussi par des chorégraphies : des
militants aux visages masqués, les mains enchainées et des numéros matricules
sur la poitrine, symbolisaient les victimes sans nom de l'alimentation
carnivore ; d'autres déguisés en boucher, juge, homme d'affaires et prêtre
représentaient les pouvoirs politique, économique et religieux, qui écrasent la
vie des animaux ; enfin, des « consommateurs » aux œillères poussaient des
caddies contenant les « animaux ». Une banderole énorme dénonçait la végéphobie
en affirmant que « Se moquer de ceux qui refusent la viande, c'est mépriser ceux
qui meurent dans les abattoirs » ; une autre critiquait la justification du
végétarisme par des arguments spécistes en demandant « Les animaux souffrent :
cela ne suffit-il pas pour ne pas les manger ? »
La prochaine Veggie Pride Pour cela, la Veggie Pride va s'orienter vers des demandes politiques
précises, demandes probablement revendiquées l'année prochaine à Paris :
- Que cessent les messages fallacieux diffusés par les pouvoirs publics
tendant à faire croire qu'il est indispensable de manger les animaux ou les
produits de leur exploitation.
- Que les pouvoirs publics fassent en sorte que les personnes qui ne
consomment pas les animaux et les produits de leur exploitation bénéficient du
même niveau d'information nutritionnelle et de conseil médical que l'ensemble
des citoyens.
- Que cessent les tentatives de marginalisation et de répression du
végétarisme à travers son assimilation à une pratique dite sectaire et la
répression des familles végétariennes par les services sociaux et les
tribunaux.
Compte rendus des participants- «
Veggie Pride 2010 : mon debriefing perso » de Julie Henry (16 mai 2010)
- «
Veggie Pride : 2 journaux, 2 traitements de l'info » de Vivre Vegan (16 mai
2010)
- « Nous
n'avons pas honte d'avoir fait la Veggie Pride ! » de benio (17 mai
2010)
- «
Veggie Pride, 15 mai 2010 à Lyon » du CLEDA (18 mai 2010)